En bref
[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)
[Webinaire] 4 décembre 2025 – Certificats d’économies d’énergie (CEE) : le point sur le projet de décret relatif à la sixième période
[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier
[webinaire] 23 octobre 2025 – Procédure et contentieux de l’autorisation environnementale : ce qu’il faut savoir
Etude d’impact : l’étude des effets indirects du projet doit elle s’étendre à l’étude des effets des opérations de production des matières nécessaires à son alimentation ? (Cour administrative d’appel de Marseille)
Par une décision n°17MA03493 du 1er juin 2018, la Cour administrative d’appel de Marseille a ordonné le sursis à exécution du jugement du 8 juin 2017 par lequel le Tribunal administratif de Marseille a annulé l’arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône en date du 29 novembre 2012 autorisant l’exploitation d’une centrale de production électrique à partir de la biomasse sur le territoires des communes de Gardanne et Meyreul.
Dans cette affaire l’exploitant a demandé à la Cour administrative d’appel de Marseille le sursis à exécution du jugement par lequel le Tribunal administratif de Marseille a annulé son autorisation d’exploiter ICPE.
L’exploitant soutenait notamment que « les effets des opérations d’exploitation forestière et des opérations de défrichements qui seraient nécessaires ne constituent pas des effets indirects de l’unité biomasse, et n’avaient donc pas à être analysés dans l’étude d’impact« .
La Cour administrative d’appel de Marseille, par une décision en date du 1er juin 2018 a fait droit à cette demande de sursis à exécution.
La Cour a en effet jugé que l’étude d’impact n’avait pas à analyser, au titre des effets indirects du projet, les effets « des opérations d’exploitation forestière et des opérations de défrichements qui seraient nécessaires à l’approvisionnement de la centrale de production électrique à partir de la biomasse » :
« 3. Considérant, en premier lieu, que le moyen invoqué par la société X. au soutien de sa requête d’appel, tiré de ce que les effets des opérations d’exploitation forestière et des opérations de défrichements qui seraient nécessaires à l’approvisionnement de la centrale de production électrique à partir de la biomasse ne constituent pas des effets indirects du projet en litige, et n’avaient donc pas à être analysés dans l’étude d’impact mentionnée à l’article R. 512-6 du code de l’environnement présente, en l’état de l’instruction, un caractère sérieux et de nature à entraîner la censure du motif retenu par le tribunal administratif ».
Cette affaire relance le débat sur l’aire d’étude d’impact : jusqu’où le demandeur d’une autorisation d’exploiter ICPE doit-il élargir celle-ci pour ne pas prendre le risque d’une annulation par le Juge de l’autorisation délivrée ?
La jurisprudence administrative n’est pas encore bien stable sur cette question. Pour mémoire, par arrêt n°10LY02049 rendu le 24 avril 2012, la Cour administrative d’appel de Lyon a fait droit à une demande d’annulation d’une autorisation d’exploiter une carrière au motif que le dossier ne faisait pas état d’ICPE situées à 7 kms de la carrière objet principal de la demande d’autorisation. Le critère de la connexité fonctionnelle semblait imposer à l’auteur d’une étude d’impact d’examiner l’ensemble des activités et opérations susceptibles de contribuer au fonctionnement du projet en cause, tout du moins au titre des effets cumulés.
Au cas présent, la Cour administrative d’appel de Marseille semble soucieuse de « concentrer » l’étude d’impact à l’étude des effets du projet lui-même sur son environnement sans l’étendre à l’examen des effets des opérations et activités qui contribuent, parfois à une grande distance, au fonctionnement dudit projet.
Il convient cependant de souligner que la Cour administrative d’appel de Marseille s’est prononcée ici sur une demande de sursis à exécution. Il convient donc d’être prudent et d’attendre l’arrêt sur l’appel au fond pour s’assurer que la même solution sera bien retenue.
Arnaud Gossement
Avocat associé – Docteur en droit
Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)
La Fabrique écologique, think tank fondé et présidé par Géraud Guibert, organise ce 21 novembre 2025, de 12h à 13h30, un webinaire spécialement consacré à la note de décryptage n°55 rédigée par Frédéric Tiberghien intitulée : "Le Conseil constitutionnel face aux...
2e Carrefour de l’agrivoltaïsme organisé le 17 novembre 2025 (Enerplan & France Agrivoltaïsme) : intervention de Me Florian Ferjoux sur les enjeux juridiques et les perspectives des projets
Le 17 novembre 2025, Enerplan, syndicat des professionnels du solaire, et France Agrivoltaïsme, association dédiée à l’agrivoltaïsme en France pour promouvoir cette nouvelle filière et tous ses acteurs, organisent à Paris la deuxième édition du « Carrefour de...
Greenwashing : vingt et une compagnies aériennes se sont engagées à cesser d’affirmer que les émissions de CO₂ d’un vol donné pouvaient être neutralisées, compensées ou directement réduites par des contributions financières des consommateurs à des projets de protection du climat ou à l’utilisation de carburants d’aviation de substitution (Commission européenne)
Par un communiqué de presse diffusé ce 6 novembre 2025, la commission européenne a annoncé que vingt et une compagnies aériennes se sont engagées à cesser d'affirmer que les émissions de CO₂ d'un vol donné pouvaient être neutralisées, compensées ou directement...
Désinformation climatique : la diffusion sans contradiction de propos niant l’existence du changement climatique dû aux activités humaines est une faute (Conseil d’Etat, 6 novembre 2025, n°497471)
Par une décision n°497471 rendue ce 6 novembre 2025, le Conseil d'Etat a rejeté le recours par lequel la société Sesi - qui exploite la chaîne de télévision "CNews" - a demandé l'annulation de la sanction de 20 000 euros prononcé par l'ARCOM saisie par l'association...
Climat : l’Etat est sur la bonne trajectoire pour respecter des objectifs…obsolètes (Conseil d’Etat, 24 octobre 2025, commune de Grande-Synthe, n°467982)
Par une décision n°467982 en date du 24 octobre 2025, le Conseil d'Etat a définitivement "tourné la page" du contentieux "Commune de Grande-Synthe", après six années de procédure et quatre décisions juridictionnelles. Une décision "décevante" comme l'avait anticipé le...
Charte de l’environnement : une proposition de loi pour consacrer les droits de la nature dans la Constitution
La sénatrice Monique de Marco (EELV) a déposé au Sénat une proposition de loi constitutionnelle visant à modifier la Charte de l’environnement pour consacrer les droits de la nature. Et ce pour répondre au constat selon lequel "la mise en œuvre de la Charte par le...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.

![[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)](https://www.gossement-avocats.com/wp-content/uploads/2023/03/conseil-constitutionnel.jpg)




