En bref
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Modification de l’arrêté tarifaire S21 : refonte majeure actée et à venir des conditions d’achat pour les installations sur toiture et ombrière inférieure ou égale à 500 kWc
Code minier : publication de l’arrêté du 3 avril 2025 soumettant les décisions d’octroi, d’extension ou de prolongation des concessions et permis exclusifs de recherches (PER) à évaluation environnementale
Déforestation importée : consultation publique sur un projet de règlement modifiant le règlement 2023/1115 (RDUE)
Accès à l’information environnementale : circulaire du 11 mai 2020 de la ministre de la transition écologique et solidaire
Par une circulaire du 11 mai 2020, la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, rappelle aux préfets et aux directeurs d’établissements publics le régime du droit d’accès à l’information relative à l’environnement afin d’en améliorer son application et son respect par ces derniers.
A titre liminaire, la ministre rappelle les différents fondements de ce droit d’accès à l’information environnementale :
- les fondements de droit internationaux : la Convention d’Aarhus du 25 juin 1998 et la directive 2003/4/CE du 28 janvier 2003 ;
- puis les fondements de droit interne : article 7 de la charte de l’environnement de 2004 et articles L. 311-1 à L. 312-2 et R. 311-8-2 à R. 312-9 du code des relations entre le public et l’administration sous réserve des articles L. 124-1 à L. 124- 8 et R. 124-1 à R. 124-5 du code de l’environnement.
En effet, l’article L. 124-1 du code de l’environnement établit le « droit de toute personne d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues, reçues ou établies par les autorités publiques ». Or, malgré la publication de la circulaire du 18 octobre 2007 relative à la mise en œuvre des dispositions régissant le droit d’accès à l’information relative à l’environnement qui avait pour objet d’expliquer aux autorités publiques les obligations qui découlent du régime du droit d’accès à l’information environnementale, la ministre constate que ce droit n’est « pas très bien connu des administrés et de certaines autorités publiques qui tardent à remplir leurs obligations d’information du public dans ce domaine ».
Afin de faciliter la mise en œuvre de ce droit, la circulaire est complétée par six fiches détaillées :
- fiche n° 1 : les principaux textes en vigueur relatifs à l’accès à l’information relative à l’environnement ;
- fiche n ° 2 : le champ d’application : notions d’information relative à l’environnement et autorités publiques concernées ;
- fiche n° 3 : les motifs légaux de refus de communication ;
- fiche n°4 : l’accès sur demande aux informations relatives à l’environnement : modalités de communication et de refus ;
- fiche n°5 : les mesures destinées à faciliter l’accès aux informations relatives à l’environnement : liste des établissements publics et autres personnes qui exercent pour le compte et sous le contrôle des autorités publiques des missions de service public en rapport avec l’environnement, répertoires ou listes des catégories d’informations relatives à l’environnement détenues et désignation d’une personne responsable de l’accès à l’information relative à l’environnement ;
- fiche n°6 : la diffusion publique des informations relatives à l’environnement.
Toutefois, la ministre insiste tout de même sur deux points particuliers.
Tout d’abord, la ministre insiste sur l’importance du respect des modalités de communication et de refus de communication des informations relatives à l’environnement. En effet, « toute demande d’information doit faire l’objet d’un accusé de réception et d’une réponse explicite dans un délai d’un mois. En cas de refus de communication, la décision de rejet doit être obligatoirement notifiée au demandeur par écrit et mentionner les motifs du rejet ainsi que les voies et délais de recours, sous peine d’illégalité ».
Puis, elle rappelle également l’obligation de désigner une personne responsable de l’accès à l’information relative à l’environnement qui doit être portée à la connaissance du public.
A ce titre, la ministre demande aux préfets ainsi qu’aux représentants de l’Etat dans les collectivités d’outre-mer d’établir pour leurs départements ou collectivités, une liste permettant le recensement de l’ensemble des personnes responsables de l’accès à l’information environnementale au sein des autorités publiques qui ne sont pas visées par l’article R. 330-2 du code des relations entre le public et l’administration. En effet, pour les autorités publiques ayant l’obligation de désigner une personne responsable de l’accès aux documents administratifs au titre de l’article précité, cette personne sera également responsable de la communication des informations environnementales.
Cette circulaire vient certainement en réponse à la lettre de mise en demeure de la Commission européenne publiée le 14 mai dernier par laquelle la Commission demande à la France de se conformer à la directive 2003/4 concernant l’accès du public à l’information en matière d’environnement.
Au sein de cette lettre, la Commission reconnait qu’une telle procédure existe en France mais que « le délai d’un mois accordé à l’organe indépendant pour fournir son avis a été dépassé à maintes reprises, ce délai atteignant une moyenne de quatre mois au cours des dernières années ».
Par conséquent, à la suite de cette mise en demeure, la France dispose de quatre mois pour remédier à la situation. Si la présente circulaire est jugée comme une réponse satisfaisante, la Commission n’adressera donc pas d’avis motivé à la France à ce sujet.
Alexandra Leurs
Juriste – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
2 mai 2025 : conférence d’Arnaud Gossement à l’université de Lille sur « L’effet non-suspensif des recours en contentieux administratif, à l’aune de l’affaire de l’autoroute A69 »
Le vendredi 2 mai 2025 à 14h, Me Arnaud Gossement donnera, à l'université de Lille, une conférence intitulée : "Retour sur l'affaire de l'autoroute A69, l'effet non-suspensif de recours en contentieux administratif". Cette conférence sera animée par M. Pierre-Yves...
« Ne boudons pas les bonnes nouvelles » : nouvelle chronique d’Arnaud Gossement pour le journal La Croix
Arnaud Gossement est l’un des quatre experts membres du comité écologie du journal La Croix. Un comité mis en place pour accompagner la rédaction dans sa volonté de mieux traiter l’actualité des enjeux environnementaux. Dans ce cadre, Arnaud Gossement a publié ici une...
Transition énergétique : le Premier ministre confirme un changement de forme et de fond pour la prochaine feuille de route énergétique, qui sera adoptée par une loi
Ce lundi 28 avril 2025, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a procédé à une "déclaration sur la souveraineté énergétique de la France" qui a été suivie d'un débat sans vote, comme le prévoit l'article 50-1 de la Constitution. Un débat du même type sera...
Déchets – économie circulaire : une proposition de loi pour rendre visible l’éco-contribution sur les produits relevant du principe de la responsabilité élargie du producteur (REP)
Voici une mesure qui peut sembler technique mais qui est en réalité essentielle pour la protection de l'environnement et, plus précisément, pour la prévention et la gestion des déchets. Ce 17 avril 2025, M. Stéphane Delautrette et plusieurs autres députés du groupe...
Pollution de l’eau potable par les nitrates : la Commission européenne saisit la Cour de justice de l’Union européenne d’un recours contre la France (Affaire C-154/25)
Par un recours daté du 21 février 2025 et rendu public ce 22 avril 2025 (affaire C-154/25), la Commission européenne a demandé à la Cour de justice de l'Union européenne de constater que la France ne respecte toujours pas la directive (UE) 2020/2184 du Parlement...
Loup : article de Me Florian Ferjoux dans le « Journal du droit européen » sur la jurisprudence récente de la Cour de justice de l’Union européenne
Me Florian Ferjoux a procédé à une analyse des enjeux juridiques liés à la préservation du loup au regard de la directive Habitats dans son nouvel article intitulé : « Le loup : la protection des espèces dans la directive Habitats », publié au sein du Journal du droit...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.