En bref
Solaire : publication du décret du 3 décembre 2024 précisant les caractéristiques des panneaux solaires photovoltaïques permettant le report de l‘obligation de solarisation de certains parkings
Hydroélectricité : modifications des modalités d’expérimentation du dispositif du médiateur
Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) : Modification des dispositions relatives à l’élaboration, la modification et la révision des SAGE
Déchets : Assouplissement des conditions pour la reprise des déchets de construction par les distributeurs
Certificats d’économies d’énergie : les conditions d’ouverture du dispositif aux ICPE soumises aux quotas carbone sont précisées
Un décret n° 2019-975 du 20 septembre 2019 et un arrêté de la même date, publiés le 22 septembre dernier précisent désormais les conditions dans lesquelles les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) pourront bénéficier du dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE).
Contexte
Jusqu’en 2019, les installations classées pour la protection de l’environnement soumises aux système « ETS » étaient exclues du dispositif des CEE. Était invoqué notamment le fait que le dispositif des quotas carbone incitait déjà à réduire la consommation énergétique.
Au cours de la concertation préalable à la mise en place de la 4ème période, plusieurs opérateurs ont œuvré pour l’ouverture du dispositif des CEE. L’objectif principal était, sur le modèle de certains voisins européens, d’obtenir un nouveau gisement significatif et continuer à réduire les consommations énergétiques.
La loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 dite loi « PACTE » a modifié l’article L. 221-7 du code de l’énergie pour permettre cette ouverture :
« Les actions d’économies d’énergie réalisées dans les installations classées pour la protection de l’environnement mentionnées à l’article L. 229-5 du code de l’environnement [installations soumises à quotas ETS] peuvent donner lieu à la délivrance de certificats d’économies d’énergie pour les catégories d’installations et selon des conditions et modalités définies par décret.«
Lors des débats parlementaires, il a été précisé que le « décret d’application [devait être] bien calibré pour éviter de déstabiliser l’un ou l’autre des deux systèmes ». En particulier, le législateur souhaitait une ouverture encadrée et progressive du dispositif des CEE pour éviter tout effet d’aubaine et le déséquilibre du marché.
Sur les modalités d’ouverture du dispositif des CEE aux installations soumises aux quotas carbone
Le nouvel article D. 221-20.-I. du code de l’énergie prévoit que sont éligibles les opérations spécifiques réalisées :
– dans des installations soumises à quotas d’émission de gaz à effet de serre éligibles à la délivrance de quotas gratuits ou pour la production de chaleur livrée pour de telles activités ;
– pour des entreprises certifiées ISO 50 001 management de l’énergie ;
– Sur la base d’une évaluation théorique des économies d’énergie dont les hypothèses sont confirmées par un mesurage effectué sur une durée représentative après réalisation de l’opération. L’arrêté du 20 septembre 2019 prévoit que le mesurage est effectué sur une durée minimale de 6 mois représentative de l’activité des installations concernées par l’opération d’économies d’énergie.
Conformément à l’article R. 221-17 du code de l’énergie relatif aux opérations spécifiques, le temps de retour sur investissement doit être supérieur à 3 ans. Il est précisé que pour son calcul il est tenu compte de la valorisation des quotas d’émission de gaz à effet de serre.
Il ressort de ces nouvelles dispositions que l’ouverture des CEE aux entreprises soumises à quotas carbone est particulièrement étroite. Outre la difficulté de mettre en œuvre des opérations d’économies d’énergie spécifiques (audit énergétique, étude de faisabilité etc.), certains opérateurs avec lesquels nous avons pu échanger lors du petit déjeuner du 3 octobre dernier organisé par notre cabinet, considèrent que le temps de retour sur investissement est trop long pour intéresser les entreprises.
Emilie Bertaina
Avocate – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
A69 : le Gouvernement peut-il faire échec à l’exécution du jugement du tribunal administratif de Toulouse au moyen d’une loi de validation ?
Plusieurs parlementaires ont annoncé qu'ils déposeraient une proposition de "loi de validation" pour faire échec à l'exécution du jugement par lequel, ce 27 février 2025, le tribunal administratif de Toulouse a annulé l’arrêté du 1er mars 2023 par lequel le préfet de...
Plastique à usage unique : un projet de décret qui ne changera rien à l’interdiction dans les cantines (et ailleurs)
Le Gouvernement organise, du 20 février au 14 mars 2025, une consultation publique sur un projet de décret portant modification de la définition des contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service mentionnée à l’article D.541-338 du code de...
Economie circulaire : consultation publique sur le projet d’arrêté relatif aux modulations des contributions financières en cas d’incorporation de plastiques recyclés
Le projet d’arrêté fixant les modulations applicables aux contributions financières versées par les producteurs lorsqu’ils incorporent des matières plastiques recyclées est en consultation publique jusqu’au 1er avril 2025. Parmi les points importants figurent...
Certificats d’économies d’énergie : le Gouvernement confirme l’organisation de la sixième période et un renforcement de la lutte contre la fraude (projet de PPE 3)
Le Gouvernement organise, du 7 mars au 5 avril 2025, une nouvelle consultation publique sur un nouveau projet de programmation pluriannuelle de l’énergie pour la période 2025-2035 (PPE3). Un projet de décret qui devrait donc être publié pour mettre en œuvre des...
Solaire / Dérogation espèces protégées : la présomption irréfragable de la raison impérative d’intérêt public majeur ne dispense pas de la preuve de l’absence de solution alternative satisfaisante (Tribunal administratif d’Orléans)
Par un jugement n°2402086 du 13 février 2025, le tribunal administratif d'Orléans a annulé l'arrêté par lequel un préfet a délivré, au porteur d'un projet de centrale solaire, une autorisation de déroger à l'interdiction de destruction d'espèces protégées. Ce jugement...
Solaire : une serre photovoltaïque constitue « un espace clos et couvert » dont le permis de construire est soumis à étude d’impact préalable, si elle a vocation à demeurer le plus souvent fermée et à faire obstacle au passage (Conseil d’Etat)
Par une décision n°487007 du 25 février 2025, le Conseil d'Etat a jugé qu'une serre photovoltaïque constitue "un espace clos et couvert" dont le permis de construire est soumis à étude d'impact préalable, si, eu égard à sa nature et à sa fonction, elle a vocation à...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.