En bref
Plastique : précision sur l’éco-modulation en cas d’incorporation de matières plastiques recyclées (arrêté du 5 septembre 2025)
Déchets de textile : publication au JO de l’arrêté modifiant le cahier des charges afin d’inclure un soutien exceptionnel au tri
[communiqué] Le cabinet Gossement Avocats ne participe à aucun « classement » de cabinet d’avocats
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
PFAS : trajectoire de réduction progressive des rejets aqueux de substances PFAS (décret n° 2025-958 du 8 septembre 2025)
Le décret n° 2025-958 du 8 septembre 2025 relatif aux modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) des installations industrielles a été publié au JO du 9 septembre 2025.
Ce décret est pris en application de l’article L. 523-6-1 du code de l’environnement, dans sa version issue de la loi n°2025-188 du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux substances PFAS. Cet article prévoit que la France se dote d’une trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de ces substances des installations industrielles, en vue de mettre progressivement un terme à ces rejets dans un délai de cinq ans à compter de sa promulgation.
Précisions sur les modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale
Le décret n° 2025-958 précise, à l’article 1er, que la trajectoire nationale prend pour référence les émissions estimées ou mesurées de l’année 2023. Ainsi, les informations rendues disponibles pour les sites industriels soumis à l’arrêté du 20 juin 2023 sur l’analyse des substances PFAS dans les rejets aqueux des installations classées devraient faciliter la mise en place d’une telle trajectoire.
Dans un premier temps, la trajectoire nationale devra permettre une diminution de 70 % des rejets aqueux de substances PFAS des installations industrielles d’ici le 27 février 2028. Dans un second temps, elle devra tendre vers la fin de ces rejets d’ici le 27 février 2030.
Les substances PFAS concernées
La trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances PFAS des installations industrielles concerne toute substance qui contient au moins un atome de carbone méthyle complètement fluoré (CF3-) ou méthylène (-CF2-), sans aucun atome d’hydrogène, de chlore, de brome ou d’iode lié (article 2 du décret). Le décret précise, en outre, que les rejets considérés correspondent au flux massique résultant de la différence entre les substances présentes dans l’eau rejetée par l’installation et l’eau d’approvisionnement de l’installation.
Les dispositions de ce décret s’ajoutent à l’arsenal juridique, de plus en plus complet, visant à prévenir la pollution par les substances PFAS, tant en droit de l’Union européenne qu’en droit interne.
Au niveau européen, le règlement (CE) n° 1907/2006 du Parlement européen et du Conseil du 18 décembre 2006 (dit règlement REACH) comporte des restrictions applicables à la fabrication, à la mise sur le marché et à l’utilisation de certaines substances dangereuses, notamment des PFAS (annexe XVII dudit règlement).
Des mesures de surveillance renforcée et de transparence vis-à-vis du public ont également été adoptées. Le règlement (UE) 2024/1244 du Parlement européen et du Conseil du 24 avril 2024 prévoit la mise en place à partir de 2028 d’un portail sur les émissions industrielles des Etats membres en provenance notamment des activités d’élevage de porcs, de poules pondeuses ou de volailles telles que définies par l’annexe I bis de Directive 2010/75/UE du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010. Le portail prendra la forme d’une base de données en ligne permettant l’accès du public à ces données. Ce portail devra inclure des données sur les rejets dans l’environnement de certaines catégories de PFAS, par exemple l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et ses sels. Ce dispositif impliquera la transmission à la Commission européenne, par chaque Etat membre, des données requises.
La directive 2010/75/UE du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles et aux émissions de l’élevage, dite directive IED, aménage des mesures de prévention de la pollution, notamment de l’eau, par certaines catégories de PFAS, causée par les activités industrielles.
En droit interne, il convient de rappeler qu’outre les mesures concernant les rejets aqueux des installations industrielles, la règlementation encadre plus particulièrement la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, avec la fixation de seuils s’agissant de substances PFAS ainsi que plus récemment l’analyse de substances PFAS dans les eaux en entrée et sortie de stations de traitement des eaux usées urbaines (voir à sujet notre brève sur l’arrêté du 3 septembre 2025).
Laurence Warin
Elève-avocate – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
Evaluation environnementale : le point sur le projet de décret portant modification du régime relatif à l’évaluation environnementale et aux critères de soumission à la Commission nationale du débat public
Le Gouvernement a ouvert une consultation du public, du 8 au 30 septembre 2025, sur le projet de décret portant modification du régime relatif à l’évaluation environnementale et aux critères de soumission à la Commission nationale du débat public. Présentation. Résumé...
Solaire : publication de l’arrêté relatif à la TVA à taux réduit pour les petites installations
A été publié au journal officiel du 9 septembre 2025 l’arrêté du 8 septembre 2025 fixant les critères applicables à la livraison et à l'installation, dans les logements, des équipements de production d'électricité utilisant l'énergie radiative du soleil, d'une...
Adaptation au changement climatique : le Gouvernement propose de créer une trajectoire de réchauffement et de « tirer parti des éventuelles opportunités que le changement climatique crée »
Le Gouvernement organise, du 5 septembre au 1er octobre 2025, une consultation du public sur un projet de décret et d’arrêté relatifs à la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique. Un nouvel instrument sans réelle valeur...
Pesticides : l’existence d’un préjudice écologique résultant de leur usage est confirmé mais les juges divergent sur sa réparation (Cour administrative d’appel de Paris, 3 septembre 2025, affaire « Justice pour le vivant »)
Par un arrêt rendu ce 3 septembre 2025, la cour administrative d'appel de Paris a confirmé, à la suite du tribunal administratif de Paris, l'existence d'un préjudice écologique résultant de l’usage des produits phytopharmaceutiques. Toutefois, l'analyse de la cour...
Emballages professionnels : présentation du projet de cahiers des charges de la filière REP des emballages professionnels et du projet d’arrêté « périmètre »
Le ministère de la Transition écologique a mis en consultation publique jusqu’au 23 septembre prochain le projet d’arrêté portant cahiers des charges des éco-organismes, des systèmes individuels et de l’organisme coordonnateur de la filière de responsabilité élargie...
Déchets du bâtiment : présentation du projet d’arrêté « moratoire » modifiant le cahier des charges de la filière REP des déchets de produits et matériaux du secteur de la construction
La ministre de la transition écologique a soumis à consultation publique, jusqu’au 23 septembre prochain, un projet d’arrêté prévoyant de reporter au 1er janvier 2027 l’exécution de certaines mesures prévues par le cahier des charges annexé à l’arrêté du 10 juin 2022....
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.