En bref
[Soirée débat] 9 décembre 2025 – « Désinformation climatique : le rôle du droit face au brouillage du réel »
Un maire peut refuser le permis de construire d’un poulailler industriel en raison du manque d’eau, en tenant compte du changement climatique (jurisprudence cabinet)
[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)
[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier
Réforme du code minier : retour sur dix années de travaux
Par la voix du Ministre en charge de l’écologie, le Gouvernement a annoncé une réforme du code minier. Une réforme attendue depuis 2009 et à laquelle nous avions contribué par un rapport remis en 2011 à Nathalie Kosciusko-Morizet, alors ministre de l’écologie. L’occasion de rappeler les grandes étapes d’un long processus de réforme.
La réforme du code minier a été engagée en 2009. L’article 92 de la loi n° 2009-526 du 12 mai 2009 de simplification et de clarification du droit et d’allègement des procédures habilite en effet le Gouvernement a créer la partie législative du code minier, par ordonnances.
A partir de l’été 2010, la révélation par la presse de la signature de permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures non conventionnels (gaz et pétrole de schiste), va placer la question de la réforme du code minier au centre du débat public.
En janvier 2011, Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, signe l’ordonnance n° 2011-91 du 20 janvier 2011 portant codification de la parie législative du code minier. Cette ordonnance a été ratifiée, six ans plus tard, par l’article 1er de la loi n° 2017-1839 du 30 décembre 2017. Il ne s’agit toutefois que simple renumérotation des articles de la partie législative du code minier. Le code minier n’est pas modifié sur le fond.
Le 31 mars 2011, en réponse à la controverse sur des projets d’explorations de gîtes d’hydrocarbures non conventionnels, Christian Jacob, alors président du groupe parlementaire de la majorité de l’époque, a déposé une proposition de loi « visant à abroger les permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures non conventionnels et à interdire leur exploration et leur exploitation sur le territoire national »
Lors des débats relatifs à cette proposition de loi et préalables au vote de la loi n° 2011-835 du 13 juillet 2011 visant à interdire l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique, les parlementaires de la majorité comme de l’opposition sont tous tombés d’accord sur un point: il faut réformer le code minier.
En avril 2011, Nathalie Kosciusko-Morizet, alors ministre de l’économie, m’a confié une mission sur l’avenir du droit minier. Je lui ai remis mon rapport le 14 octobre 2011.
La loi n° 2012-1460 du 27 décembre 2012 relative à la mise en œuvre du principe de participation du public défini à l’article 7 de la Charte de l’environnement soumet la délivrance des permis exclusifs de recherche à l’organisation préalable d’une procédure électronique de consultation en ligne. Une loi défendue par la ministre de l’écologie alors en poste, Delphine Batho.
Le 31 octobre 2012, pour ma part, j’ai été auditionné sur le sujet par la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale, présidée par le député Jean-Paul Chanteguet, .
Le 10 décembre 2013, le groupe de travail sur la réforme du code minier présidé par Thierry Tuot a présenté un rapport comprenant un projet de loi aux ministres de l’écologie (Philippe Martin) et de l’économie (Arnaud Montebourg), Les ministres avaient alors annoncé la présentation du texte au Parlement au printemps 2014.
En février 2015, la députée PS Sabine Buis a relancé cette réforme du code minier, laquelle apparaissait abandonnée depuis un an. Lors de la discussion en séance publique du projet de loi pour la croissance et l’activité, la députée avait défendu un amendement tendant à inscrire la réforme du code de minier dans le champ de l’habilitation prévu à l’article 28 du texte. Le 6 février 2015, en séance publique, la députée avait obtenu l’engagement du ministre de l’économie de relancer la réforme du code minier. Un groupe de travail « Mine responsable » sera mis en place.
En mars 2015, le ministère de l’économie a organisé une consultation publique en ligne sur un avant projet de loi « portant réforme du régime des mines et portant habilitation du Gouvernement à prendre par ordonnances les mesures législatives nécessaires à l’actualisation et à l’adaptation du droit minier ».
Le 21 novembre 2016 le député Jean-Paul Chanteguet et plusieurs autres députés de la majorité ont déposé une proposition de loi portant adaptation du code minier au droit de l’environnement. Ce texte a été retiré le 18 novembre 2016 avant d’être déposé de nouveau le 23 novembre 2016. Il ne sera débattu qu’en première lecture à l’Assemblée nationale.
L’article 67 de la loi n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un Etat au service d’une société de confiance a habilité le Gouvernement a prendre par ordonnances, dans un délai de douze mois, « toute mesure relevant du domaine de la loi en vue de réformer les dispositions du code minier relatives à l’octroi et à la prolongation des titres permettant l’exploration et l’exploitation de l’énergie géothermique, ce afin d’établir, d’une part, un régime simplifié adapté aux projets en situation géologique connue et ne nécessitant qu’une phase d’exploration limitée et, d’autre part, un régime plus complet pour les autres projets, sans que la distinction entre ces deux régimes soit fondée sur la température du gîte« .
Depuis lors, le droit minier a été enrichi de plusieurs décrets mais la réforme d’ensemble de cette matière se fait toujours attendre (décret n° 2018-511 du 26 juin 2018 pris pour l’application de l’article L. 132-12-1 du code minier aux concessions de mines d’hydrocarbures ; décret n° 2018-62 du 2 février 2018 portant application de l’article L. 611-33 du code minier ; décret n° 2017-32 du 12 janvier 2017 pris pour l’application de l’article L. 132-15-1 du code minier ; décret n° 2016-835 du 24 juin 2016 relatif à l’obligation d’assurance prévue à l’article L. 164-1-1 du code minier et portant diverses dispositions en matière de géothermie).
Arnaud Gossement
Avocat associé – Cabinet Gossement Avocats
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Emballages : le décret n°2025-1081 du 17 novembre 2025 sur la filière REP des emballages professionnels est (enfin) publié
Le décret du 17 novembre 2025 confirme que la filière REP des emballages professionnels répond à un schéma plutôt financier, ce que confirmait déjà la version projet du texte.
On ne manquera toutefois pas de relever que dans sa version publiée, le décret a notablement évolué dans sa rédaction par rapport à sa version projet. Par exemple, le décret du 17 novembre 2025 a supprimé la catégorie des emballages mixtes, là où la version projet avait uniquement supprimé la notion d’ « alimentaire ». La distinction reposant désormais sur les emballages ménagers et professionnels, laquelle pourra être précisée par un arrêté « périmètre » pris par la ministre chargée de l’environnement (un tel projet d’arrêté avait d’ailleurs été soumis à consultation publique, en même temps que le projet de cahier des charges).
Il est difficile d’anticiper sur le cadre règlementaire de la future filière REP des emballages professionnels, dès l’instant où certaines précisions devront être apportées par le cahier des charges (prise en charge opérationnelle, modalités de détermination des coûts liés à la reprise des emballages usagés en vue de leur réemploi, barème d’éco-modulation, etc.).
Enfin, si les emballages de produits relevant d’autres filières REP et qui sont clairement identifiés au sein du décret, ne relèvent pas de la filière REP des emballages ménagers comme professionnels, le décret n’apporte aucune précision sur les modalités de compensation des coûts dans le cas où les déchets d’emballages relevant de ces produits seraient pris en charge par le ou les éco-organismes agréés au titre de la REP des emballages.
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