En bref
[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)
[Webinaire] 4 décembre 2025 – Certificats d’économies d’énergie (CEE) : le point sur le projet de décret relatif à la sixième période
[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier
[webinaire] 23 octobre 2025 – Procédure et contentieux de l’autorisation environnementale : ce qu’il faut savoir
Réseau : un poteau électrique irrégulièrement implanté ne doit pas nécessairement être déplacé (Cour administrative d’appel de Lyon)
Par arrêt du 5 octobre 2017 (n°16LY02693), la Cour administrative d’appel de Lyon a refusé d’enjoindre à la société Enedis de déplacer ou supprimer un ouvrage public, irrégulièrement implanté.
Dans cette affaire, un poteau destiné à supporter une ligne électrique basse tension avait été implanté par la société EDF sur une parcelle appartenant à un particulier. Constatant que cet ouvrage le gênait pour accéder au garage qu’il avait nouvellement construit, le propriétaire demande à la société Enedis (ex-ERDF) de déplacer le poteau. Ce que refuse la société.
Le propriétaire saisit alors le Tribunal administratif de Grenoble d’un recours en annulation de la décision de refus de la société Enedis et à ce qu’il soit enjoint à cette dernière de déplacer le poteau. Le Tribunal le déboute entièrement de ses prétentions. Le propriétaire interjette alors appel devant la Cour administrative d’appel de Lyon.
La Cour raisonne en deux temps.
En premier lieu, la Cour relève que le poteau électrique a été irrégulièrement implanté.
Elle considère d’abord que la société Enedis ne démontre pas que le branchement avait été réalisé sur demande du propriétaire du terrain, précisant, de plus, que « l’existence d’une autorisation valide ne pouvant se déduire du seul fait que l’implantation était nécessaire à la desserte de la propriété où il est implanté ; […]« .
La Cour juge par la suite que cette irrégularité n’est pas régularisable, dès l’instant où les servitudes prévues aux articles L. 323-4 et L. 323-6 du code de l’énergie, qui renvoient à la traversée des propriétés privées par des ouvrages publics de transport et de distribution d’électricité, « ne peut grever que des terrains non bâtis qui ne sont pas fermés de murs ou autres clôtures équivalentes », ce qui n’est pas le cas en l’espèce, dans la mesure où le propriétaire avait fait bâtir un garage.
En deuxième lieu, la Cour confirme, néanmoins, le jugement rendu en première instance et refuse de faire droit aux prétentions du requérant.
Elle relève que compte tenu de l’ampleur limitée de son empiètement limité sur la propriété de Monsieur X., l’ouvrage public ne constitue effectivement pas un obstacle à ce qu’il puisse clore sa propriété.
La Cour constate, en outre, que l’ouvrage public revêt un caractère d’intérêt général. Elle relève en effet que cet ouvrage « supporte non seulement une ligne électrique desservant plusieurs usagers mais aussi un point d’éclairage public et le réseau de télécommunications […] ».
C’est donc sur le fondement des circonstances liées au caractère limité des inconvénients inhérents à la présence de l’ouvrage et à l’atteinte à l’intérêt général si l’ouvrage public devait être supprimé, que la Cour confirme le jugement rendu par les premiers juges, après avoir, rappelons-le, considéré que l’ouvrage public avait été irrégulièrement implanté sur le terrain du requérant.
Emma Babin
Avocate – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)
La Fabrique écologique, think tank fondé et présidé par Géraud Guibert, organise ce 21 novembre 2025, de 12h à 13h30, un webinaire spécialement consacré à la note de décryptage n°55 rédigée par Frédéric Tiberghien intitulée : "Le Conseil constitutionnel face aux...
2e Carrefour de l’agrivoltaïsme organisé le 17 novembre 2025 (Enerplan & France Agrivoltaïsme) : intervention de Me Florian Ferjoux sur les enjeux juridiques et les perspectives des projets
Le 17 novembre 2025, Enerplan, syndicat des professionnels du solaire, et France Agrivoltaïsme, association dédiée à l’agrivoltaïsme en France pour promouvoir cette nouvelle filière et tous ses acteurs, organisent à Paris la deuxième édition du « Carrefour de...
Greenwashing : vingt et une compagnies aériennes se sont engagées à cesser d’affirmer que les émissions de CO₂ d’un vol donné pouvaient être neutralisées, compensées ou directement réduites par des contributions financières des consommateurs à des projets de protection du climat ou à l’utilisation de carburants d’aviation de substitution (Commission européenne)
Par un communiqué de presse diffusé ce 6 novembre 2025, la commission européenne a annoncé que vingt et une compagnies aériennes se sont engagées à cesser d'affirmer que les émissions de CO₂ d'un vol donné pouvaient être neutralisées, compensées ou directement...
Désinformation climatique : la diffusion sans contradiction de propos niant l’existence du changement climatique dû aux activités humaines est une faute (Conseil d’Etat, 6 novembre 2025, n°497471)
Par une décision n°497471 rendue ce 6 novembre 2025, le Conseil d'Etat a rejeté le recours par lequel la société Sesi - qui exploite la chaîne de télévision "CNews" - a demandé l'annulation de la sanction de 20 000 euros prononcé par l'ARCOM saisie par l'association...
Climat : l’Etat est sur la bonne trajectoire pour respecter des objectifs…obsolètes (Conseil d’Etat, 24 octobre 2025, commune de Grande-Synthe, n°467982)
Par une décision n°467982 en date du 24 octobre 2025, le Conseil d'Etat a définitivement "tourné la page" du contentieux "Commune de Grande-Synthe", après six années de procédure et quatre décisions juridictionnelles. Une décision "décevante" comme l'avait anticipé le...
Charte de l’environnement : une proposition de loi pour consacrer les droits de la nature dans la Constitution
La sénatrice Monique de Marco (EELV) a déposé au Sénat une proposition de loi constitutionnelle visant à modifier la Charte de l’environnement pour consacrer les droits de la nature. Et ce pour répondre au constat selon lequel "la mise en œuvre de la Charte par le...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.

![[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)](https://www.gossement-avocats.com/wp-content/uploads/2023/03/conseil-constitutionnel.jpg)




