En bref
[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier
[webinaire] 23 octobre 2025 – Procédure et contentieux de l’autorisation environnementale : ce qu’il faut savoir
Me Florian Ferjoux, élu au conseil d’administration d’Enerplan, le syndicat des professionnels du solaire
[jurisprudence cabinet] Biogaz : une unité de stockage de digestat issu d’une unité de méthanisation permet de limiter l’usage d’engrais chimiques et est nécessaire à l’activité agricole (tribunal administratif de Nantes)
Urbanisme : éclairage sur la durée de validité du permis de construire (Conseil d’Etat, 21 février 2025, n°493902)
Par une décision du 21 février 2025, n°493902, le Conseil d’Etat a apporté des précisions utiles sur la manière d’apprécier les règles relatives à la péremption des autorisations d’urbanisme. Commentaire.
Pour rappel, le permis de construire peut être exécuté dans un délai de trois ans à compter de sa délivrance (cf. Article R. 424-17). Si les travaux autorisés ne sont pas entrepris dans ce délai, il est périmé. Ce délai de validité est suspendu en particulier en cas de recours devant une juridiction administrative formé contre le permis ou contre la décision de non-opposition à la déclaration préalable. Le délai est suspendu jusqu’au prononcé d’une décision juridictionnelle irrévocable (Cf. Article R. 424-19 du code de l’urbanisme).
Des cours administratives d’appel ont déjà apprécié les conditions de suspension du délai de validité des permis de construire. La doctrine administrative a également émis des interprétations. Le Conseil d’Etat n’a, quant à lui, que peu eu l’occasion de le faire, et essentiellement en lien avec l’enjeu du permis modificatif (Cf. Par exemple, notamment, CE, 21 février 2018, n°434671). La décision du 21 février 2025 y remédie.
La notion de décision irrévocable et la durée de la suspension
Le permis de construire dont la durée de validité était contestée avait fait l’objet d’une requête en annulation. Le Tribunal administratif, saisi le 13 septembre 2016, a rejeté la requête le 26 octobre 2017. Le jugement n’a pas fait l’objet de recours.
Dans cette hypothèse, le terme de la suspension pouvait être apprécié de deux manières. Soit dès la date du jugement, dès lors qu’il n’a pas fait l’objet d’un recours, soit à l’expiration du délai de recours de ce jugement. L’article R. 424-19 ne faisant état que de la circonstance selon laquelle le délai est suspendu jusqu’au prononcé d’une décision juridictionnelle irrévocable.
Sur ce point, le Conseil d’Etat retient la plus logique des deux interprétations. Il considère qu’en cas de recours contentieux contre un permis de construire, le délai est suspendu jusqu’à la date à laquelle la décision juridictionnelle rendue sur ce recours devient irrévocable. Soit nécessairement à la date d’expiration des délais de recours, s’il y a lieu, contre la décision de justice en cause.
Cette solution ne règlera pas nécessairement toutes situations possibles, et notamment tous les recours possibles contre une décision de justice. Elle stabilise toutefois la plupart des cas rencontrés.
L’influence et l’appréciation des travaux entrepris
Le Conseil d’Etat a également eu à apprécier la notion de travaux entrepris dans le cadre de sa décision. Selon l’espèce, la durée de validité du permis en cause, suspendue en raison du recours contentieux dont il avait fait l’objet, s’achevait le 18 juillet 2021. Des travaux ont été réalisés sur le terrain avant cette date, il s’agissait de la mise en place d’une base de vie chantier, la présence d’un compresseur et d’une pelleteuse sur les lieux et trois micropieux avaient été réalisés.
Selon l’appréciation du Conseil d’Etat, ces travaux étaient suffisamment importants pour être considérés comme un début d’exécution du permis de construire. Dès lors, l’arrêté du 9 septembre 2021 constatant la caducité du permis a été considéré par le Conseil d’Etat comme étant illégal.
Cette appréciation permet d’apporter des éléments concrets sur l’ampleur des travaux de nature à interrompre le délai de validité d’un permis de construire. Il importe d’ajouter que cette décision du 21 février 2025 est venue également préciser les conditions de la tierce opposition. Le Conseil d’Etat a notamment relevé sur ce sujet que, si la qualité de voisin du projet de construction autorisé ne confère pas qualité pour former tierce-opposition contre un jugement annulant la décision constatant la caducité du permis de construire, il en va autrement lorsque ce constat a été prononcé à sa demande. Tel était le cas en l’espèce.
Florian Ferjoux
Avocat- Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
Climat : l’Etat est sur la bonne trajectoire pour respecter des objectifs…obsolètes (Conseil d’Etat, 24 octobre 2025, commune de Grande-Synthe, n°467982)
Par une décision n°467982 en date du 24 octobre 2025, le Conseil d'Etat a définitivement "tourné la page" du contentieux "Commune de Grande-Synthe", après six années de procédure et quatre décisions juridictionnelles. Une décision "décevante" comme l'avait anticipé le...
Charte de l’environnement : une proposition de loi pour consacrer les droits de la nature dans la Constitution
La sénatrice Monique de Marco (EELV) a déposé au Sénat une proposition de loi constitutionnelle visant à modifier la Charte de l’environnement pour consacrer les droits de la nature. Et ce pour répondre au constat selon lequel "la mise en œuvre de la Charte par le...
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : le décret n°2025-1048 relatif à la sixième période (« décret P6 ») a été publié au journal officiel
Le décret n°2025-1048 du 30 octobre 2025 relatif à la sixième période du dispositif des certificats d’économies d’énergie a été publié au journal officiel du 4 novembre 2025. Pour mémoire, la sixième période du dispositif des certificats d’économies d’énergie débutera...
Déchets : vers une taxe sur les emballages plastiques relevant d’une filière de responsabilité élargie du producteur ? (Loi de finances 2026)
Le Parlement examine actuellement le projet de loi de finances pour 2026. L'article 21 de ce texte, dont l’examen se poursuit en séance publique, comporte plusieurs mesures relatives au "verdissement" de la fiscalité applicable aux déchets. Parmi les mesures...
[médias] « Normes environnementales : peut-on espérer un choc de simplification ? » Arnaud Gossement invité de l’émission « Smart impact » sur Bsmart
Me Arnaud Gossement était l'invité de l'émission "Smart impact" présentée par Thomas Hugues sur la chaîne Bsmart. Une émission consacrée à certaines actualités du droit de l'environnement comme le greenwashing - à la suite du jugement rendu ce 23 octobre 2025 par le...
Chasse : l’association One Voice, défendue par Gossement Avocats, obtient la suspension en référé des décisions autorisant la chasse du Tétras-lyre et de la Perdrix bartavelle au sein des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence
Par ordonnances du 17 et du 23 octobre 2025, sur demandes de l’association One Voice et d’autres associations, le juge des référés du Tribunal administratif de Marseille a suspendu l’exécution des décisions autorisant la chasse du Tétras-lyre et de la Perdrix...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.





![[médias] « Normes environnementales : peut-on espérer un choc de simplification ? » Arnaud Gossement invité de l’émission « Smart impact » sur Bsmart](https://www.gossement-avocats.com/wp-content/uploads/2025/10/bsmart-400x250.png)
