En bref
[Soirée débat] 9 décembre 2025 – « Désinformation climatique : le rôle du droit face au brouillage du réel »
Un maire peut refuser le permis de construire d’un poulailler industriel en raison du manque d’eau, en tenant compte du changement climatique (jurisprudence cabinet)
[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)
[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier
Boues d’épuration et covid-19 : un arrêté précise les modalités d’épandage en période de crise sanitaire
Par un arrêté du 30 avril 2020, la Ministre de la Transition écologique et solidaire précise les modalités d’épandage des boues issues des eaux usées urbaines pendant la période de covid-19 en fonction de leur date d’extraction. Cet arrêté a été publié au Journal officiel du 5 mai 2020.
Rappel du contexte
Cet arrêté intervient en particulier à la suite d’un avis rendu par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement (Anses) le 27 mars 2020 et d’une circulaire ministérielle du 2 avril suivant relative à la gestion des boues de stations de traitement des eaux usées pendant la crise Covid-19.
L’Anses concluait à la faible contamination par le SARS-COV-2 des boues ayant subi un traitement hygiénisant. Elle préconisait ainsi de ne pas épandre sans hygiénisation préalable (à savoir : le compostage, le séchage thermique ou la méthanisation) les boues produites au cours de la période épidémique :
« il est possible de conclure que la contamination par le SARS-CoV-2 devrait être faible à négligeable dans les boues ayant subi un traitement hygiénisant, au regard de l’efficacité des traitements (compostage, séchage thermique, digestion anaérobie thermophile et chaulage).
(…)
Cependant, les informations sur la persistance du SARS-CoV-2 dans les boues non hygiénisées restent insuffisantes pour permettre de proposer avec précision une période d’application de cette mesure après la fin de l’épidémie.
En conséquence, et compte tenu du niveau d’incertitude actuel sur la présence potentielle et le niveau d’infectiosité de SARS-CoV-2 dans les boues n’ayant pas subi de traitement hygiénisant et produites au cours de la période épidémique, il n’est pas possible de définir avec précision une période de stockage au-delà de laquelle le SARS-CoV-2 pourrait être inactivé. En conséquence, l’Agence recommande de ne pas épandre ces boues sans hygiénisation préalable. »
Sur la base de cet avis, la circulaire du 2 avril 2020 a fixé « les prescriptions à respecter en ce qui concerne la gestion des boues issues du traitement des eaux usées (…) pendant la période de l’épidémie de COVID 19 ». Il était prévu que les prescriptions soient reprises par un arrêté, pour leur donner une valeur juridique contraignante. C’est chose faite avec l’arrêté du 30 avril 2020.
Présentation des principales mesures de l’arrêté
A compter du 5 mai 2020, la possibilité d’épandre des boues issues des stations d’épuration dépendra du moment auquel les boues ont été extraites : avant ou pendant l’épidémie.
Pourront être épandues sur les sols :
- Les boues extraites « avant le début d’exposition à risques pour le covid-19 » ;
- Les boues extraites « après le début d’exposition à risques pour le covid-19 » ayant fait l’objet d’une hygiénisation préalable correspondant aux critères prévus par l’article 16 de l’arrêté du 8 janvier 1998 ou à ceux prévus par la norme NFU 44-095.
Les boues extraites durant l’épisode épidémique devront faire l’objet d’une surveillance complémentaire, en particulier par un enregistrement du suivi des températures du processus d’hygiénisation. L’Anses recommandait ce suivi pour s’assurer de l’effectivité de l’hygiénisation.
La date d’entrée dans une zone d’exposition à risques dépend des départements. Les dates qui étaient fixées par la circulaire ont été reprises par l’arrêté. Elles se situent entre mi-mars et fin mars.
Il convient de noter que Mayotte et la Guyane sont également entrées dans une zone d’exposition à risques depuis le 3 avril.
Emilie Bertaina
Avocate – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
Charte de l’environnement : le juge judiciaire est compétent, à certaines conditions, pour statuer sur une demande de réparation du préjudice écologique causé par une activité autorisée (AMM) par l’administration (Cour de cassation, 13 novembre 2025, n°500 FS-B)
En cette année du vingtième anniversaire de la Charte de l'environnement, la Cour de cassation vient, pour la deuxième fois (cf. notre commentaire) d'en faire application. Mais d'une manière qui peut apparaître surprenante. Par un arrêt rendu ce 13 novembre 2025, la...
Dérogation espèces protégées : l’illégalité de l’autorisation d’exploiter une activité industrielle peut démontrer l’existence d’un « risque suffisamment caractérisé » imposant au préfet d’enjoindre au porteur de projet de déposer une demande de « dérogation espèces protégées » (TA Guyane, 11 décembre 2025, Association Guyane Nature Environnement, n°2201889)
Par un jugement n°2201889 rendu ce 11 decembre 2025, le tribunal administratif de la Guyane a annulé, à la demande de l'association Guyane Nature Environnement, d'une part une autorisation d'exploiter une mine d'aurifère, d'autre part le refus du préfet d'ejoindre au...
Dermatose nodulaire : Arnaud Gossement invité de l’émission « Sur le terrain » sur France info TV
Ce lundi 15 décembre 2025, Arnaud Gossement était l'un des invités de l'émission "Sur le terrain" présentée par Loïc de la Mornais sur France Info TV et consacrée à la colère des agriculteurs confrontés à l'épidémie de Dermatose nodulaire contagieuse (DNC). L'émission...
[Conférence] 10 décembre 2025 : grande conférence sur l’avenir de l’énergie solaire, au salon Energaïa, organisée par Tecsol
Arnaud Gossement est l'un des intervenants de la grande conférence sur l'énergie solaire qu'organise Tecsol au salon Energaia, ce mercredi 10 décembre, de 15h30 à 16h30. Nous remercions André Joffre (président), Alexandra Batlle (secrétaire générale de Tecsol) et...
Communication responsable : l’Agence de la transition écologique (ADEME) publie l’édition 2025 de son « Guide anti-greenwashing »
L'Agence de la transition écologique (ADEME) a publié, ce 3 décembre 2025, sa nouvelle édition du "Guide anti-greenwashing". A jour des dernières évolutions du droit de l'Union et interne sur les allégations environnementales, ce guide, très complet et utile,...
Urbanisme : le maire peut refuser un permis de construire en raison de l’insuffisance de la ressource en eau (Conseil d’Etat, 1er décembre 2025, n°493556)
Par une décision n°493556 rendue ce 1er décembre 2025, le Conseil d'État a jugé que le maire de de la commune de Fayence avait légalement pu rejeter une demande de permis de construire des logements au motif d'une insuffisance de la ressource en eau, et ce, sur le...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.




![[Conférence] 10 décembre 2025 : grande conférence sur l’avenir de l’énergie solaire, au salon Energaïa, organisée par Tecsol](https://www.gossement-avocats.com/wp-content/uploads/2024/04/solaire-adobe.jpeg)

