En bref
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Modification de l’arrêté tarifaire S21 : refonte majeure actée et à venir des conditions d’achat pour les installations sur toiture et ombrière inférieure ou égale à 500 kWc
Code minier : publication de l’arrêté du 3 avril 2025 soumettant les décisions d’octroi, d’extension ou de prolongation des concessions et permis exclusifs de recherches (PER) à évaluation environnementale
Déforestation importée : consultation publique sur un projet de règlement modifiant le règlement 2023/1115 (RDUE)
Déchets : la Commission européenne publie des lignes directrices sur la gestion des déchets en période de crise sanitaire liée au covid-19
Dans un document publié le 14 avril 2020, la Commission européenne a publié, en concertation avec les experts des Etats membres et les parties prenantes sur la gestion des déchets et suivants les recommandations du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), les lignes directrices pour la gestion des déchets municipaux, des déchets des établissements de soins et sur la santé et la sécurité des opérateurs de gestion des déchets et de leurs travailleurs.
A noter que la Commission européenne a également formulé des recommandations sur des transferts de déchets en période de confinement (cf. notre analyse).
I. La gestion des déchets municipaux (« municipal waste »)
La Commission européenne rappelle que selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, il n’y a actuellement aucune preuve d’un risque de transmission du covid-19 liée à la gestion des déchets ni que les déchets ménagers puissent transmettre le virus ni aucune autre infection respiratoire.
Dans ce contexte, la Commission européenne recommande :
- De maintenir une collecte séparée des déchets en vue de leur recyclage et prévenir tout risque de rupture de prise en charge des déchets. La collecte séparée doit être maintenue de manière notamment à préserver le geste de tri des citoyens et favoriser une économie circulaire ainsi que les emplois qui dépendent de la fourniture de matériaux primaires secondaires ;
- D’adapter les exigences concernant la gestion des déchets, définies à l’article 13 de la directive-cadre n°2008/98 du 20 octobre 2008 sur les déchets, en vue d’assurer la protection de la santé publique. De telles adaptations devraient toutefois être limitées géographiquement et pour une durée strictement nécessaire et garantir la mise en œuvre d’une collecte séparée en vue du recyclage des déchets dans le respect de la hiérarchie des modes de traitement ;
- De mettre en œuvre des mesures spécifiques pour la gestion des déchets ménagers provenant de patients infectés par le covid-19 ;
Lorsque le service de gestion des déchets doit être réduit du fait d’une réduction des effectifs, les Etats membres sont tenus d’assurer la continuité de la collecte séparée des déchets résiduaires et des biodéchets, à une fréquence suffisante, de manière à prévenir tout risque pour la santé ; - Assurer l’accessibilité des points de collecte notamment des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), des piles et accumulateurs et des encombrants. Il est recommandé de rappeler par ailleurs que les DEEE, les piles et accumulateurs et les produits chimiques ménagers ne doivent pas être jetés avec les déchets non triés.
II. La gestion des déchets provenant des établissements de santé
La Commission européenne recommande aux Etats membres :
- D’assurer la gestion de ces déchets dans le respect de la directive-cadre n°200/98/CE, plus particulièrement des articles 17 (contrôle des déchets dangereux) et 23 à 25 (obtention d’une autorisation pour le traitement des déchets) ainsi que des dispositions nationales encadrant la gestion des déchets médicaux ;
- De garantir des capacités suffisantes de traitement et, le cas échéant, de stockage, des déchets médicaux. Lorsque les déchets ne peuvent être éliminés ou incinérés, ils doivent être stockés temporairement dans des conditions sécurisées.
- Dans le cas où un Etat membre décide exceptionnellement d’autoriser des modalités alternatives de traitement des déchets médicaux n’offrant pas un niveau de protection de l’environnement équivalent à celles habituellement mises en œuvre, une telle autorisation doit être strictement limitée dans le temps et à la nécessité de pallier à l’insuffisance des dispositifs existants.
Les Etats membres devront fournir des informations complémentaires à la Commission sur la collecte, le traitement, le stockage des déchets médicaux dans le contexte de la crise sanitaire.
III. Les mesures garantissant la protection de la santé et la sécurité des opérateurs de gestion des déchets
L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) a formulé des orientations générales pour prévenir le risque de propagation du covid-19 sur le lieu de travail.
Par ailleurs, les acteurs de la gestion des déchets ont développé des bonnes pratiques, qui sont reprises par la Commission dans ses lignes directrices (respect de la distance, port des équipements de protection adéquats, respect des règles d’hygiène, port régulier de masque, adapter les conditions de travail aux personnels vulnérables).
IV. Les aides financières en provenance de l’Union européenne et les aides d’Etat
En réponse à la crise sanitaire, la Commission européenne a proposé un règlement « Coronavirus Response Investment Initiative » (CRII), qui a été adopté par le Conseil et le Parlement européen, visant à réorienter les fonds structurels encore disponibles des programmes opérationnels 2014-2020 (FEDER, FSE) vers des actions dédiées à la lutte contre les effets du COVID-19, incluant notamment les dépenses de santé ainsi que la gestion des déchets dans le contexte de crise sanitaire.
La Commission européenne propose également d’inclure la crise sanitaire parmi les événements couverts par le Fonds de solidarité européen.
Enfin, pour faire face à la crise actuelle, la Commission a adopté le 19 mars 2020 un nouveau cadre juridique relative aux aides d’Etat, qui aura vocation à s’appliquer temporairement, permettant aux Etats membres d’allouer des aides jusqu’à 800 000 €, de recourir à des prêts garanti par l’Etat ou des prêts à taux bonifié. Ces aides peuvent être alloués aux opérateurs économiques intervenant dans la gestion des déchets.
Emma Babin
Avocate – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
2 mai 2025 : conférence d’Arnaud Gossement à l’université de Lille sur « L’effet non-suspensif des recours en contentieux administratif, à l’aune de l’affaire de l’autoroute A69 »
Le vendredi 2 mai 2025 à 14h, Me Arnaud Gossement donnera, à l'université de Lille, une conférence intitulée : "Retour sur l'affaire de l'autoroute A69, l'effet non-suspensif de recours en contentieux administratif". Cette conférence sera animée par M. Pierre-Yves...
« Ne boudons pas les bonnes nouvelles » : nouvelle chronique d’Arnaud Gossement pour le journal La Croix
Arnaud Gossement est l’un des quatre experts membres du comité écologie du journal La Croix. Un comité mis en place pour accompagner la rédaction dans sa volonté de mieux traiter l’actualité des enjeux environnementaux. Dans ce cadre, Arnaud Gossement a publié ici une...
Transition énergétique : le Premier ministre confirme un changement de forme et de fond pour la prochaine feuille de route énergétique, qui sera adoptée par une loi
Ce lundi 28 avril 2025, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a procédé à une "déclaration sur la souveraineté énergétique de la France" qui a été suivie d'un débat sans vote, comme le prévoit l'article 50-1 de la Constitution. Un débat du même type sera...
Déchets – économie circulaire : une proposition de loi pour rendre visible l’éco-contribution sur les produits relevant du principe de la responsabilité élargie du producteur (REP)
Voici une mesure qui peut sembler technique mais qui est en réalité essentielle pour la protection de l'environnement et, plus précisément, pour la prévention et la gestion des déchets. Ce 17 avril 2025, M. Stéphane Delautrette et plusieurs autres députés du groupe...
Pollution de l’eau potable par les nitrates : la Commission européenne saisit la Cour de justice de l’Union européenne d’un recours contre la France (Affaire C-154/25)
Par un recours daté du 21 février 2025 et rendu public ce 22 avril 2025 (affaire C-154/25), la Commission européenne a demandé à la Cour de justice de l'Union européenne de constater que la France ne respecte toujours pas la directive (UE) 2020/2184 du Parlement...
Loup : article de Me Florian Ferjoux dans le « Journal du droit européen » sur la jurisprudence récente de la Cour de justice de l’Union européenne
Me Florian Ferjoux a procédé à une analyse des enjeux juridiques liés à la préservation du loup au regard de la directive Habitats dans son nouvel article intitulé : « Le loup : la protection des espèces dans la directive Habitats », publié au sein du Journal du droit...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.