En bref
Plastique : précision sur l’éco-modulation en cas d’incorporation de matières plastiques recyclées (arrêté du 5 septembre 2025)
Déchets de textile : publication au JO de l’arrêté modifiant le cahier des charges afin d’inclure un soutien exceptionnel au tri
[communiqué] Le cabinet Gossement Avocats ne participe à aucun « classement » de cabinet d’avocats
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Erosion du littoral : rejet de la demande de mise en œuvre de la procédure d’expropriation environnementale (Conseil d’Etat)
Par un arrêt rendu le 16 août 2018, le Conseil d’Etat rejette la demande de mise en œuvre de la procédure d’expropriation environnementale prévue à l’article L. 561-1 du code de l’environnement et conséquemment l’indemnisation par l’Etat des propriétaires du Signal, ensemble immobilier exposé à un phénomène d’érosion côtière.
Le Conseil d’Etat met ainsi un terme à un important contentieux dont l’issue était cependant prévisible depuis la décision QPC rendue par le Conseil constitutionnel le 6 avril dernier 2018.
Procédures antérieures
Pour rappel, face au risque d’effondrement causé par un phénomène d’érosion côtière, les copropriétaires du Signal avaient été contraints de quitter les lieux. Le Syndicat des copropriétaires avait alors demandé au Préfet de la Gironde de mettre en oeuvre la procédure d’expropriation environnementale, ce qu’il avait refusé.
Saisis par le Syndicat des copropriétaires, le Tribunal administratif de Bordeaux puis la Cour administrative d’appel de Bordeaux ont rejeté sa demande en annulation de la décision de refus du Préfet de la Gironde.
Devant le Conseil d’Etat, le Syndicat des copropriétaires ont soulevé une question prioritaire de constitutionnalité relative au champ d’application de la procédure d’expropriation environnementale, qui a été transmise au Conseil constitutionnel par une décision du 17 janvier 2018.
Le Conseil constitutionnel a constaté que le régime d’expropriation environnemental ne s’étendait pas aux risques liés à l’érosion côtière, sans que cela ne porte atteinte au principe d’égalité devant la loi. En conséquence, le dispositif d’expropriation environnemental tel que prévu à l’article L. 561-1 du code de l’environnement a été déclaré conforme à la Constitution.
Décision du 16 août 2018
A la suite de la décision QPC, l’affaire a été examinée sur le fond par le Conseil d’Etat.
Ce dernier rappelle que la mise en œuvre de la procédure d’expropriation est notamment subordonnée à la double condition que :
– d’une part, les risques en cause soient au nombre des risques prévisibles dont la loi dresse limitativement la liste et,
– d’autre part, qu’ils menacent gravement des vies humaines.
En premier lieu, la Haute juridiction a rappelé les termes de la décision QPC et en a conclu que la Cour administrative d’appel, en estimant que l’érosion côtière relevait des risques de submersion marine, avait commis une erreur de droit.
Toutefois, en deuxième lieu, le Conseil d’Etat rejette le pourvoi dès lors que la Cour administrative d’appel avait considéré que la seconde condition n’était pas remplie : les risques en cause, à la date de la décision contestée, ne menaçaient pas gravement des vies humaines au sens des dispositions de l’article L. 561-1 du code de l’environnement : « Ce motif ainsi retenu par la cour suffit, à lui seul, eu égard à ce qui a été dit au point 7, à justifier le dispositif de l’arrêt attaqué ».
Vers une évolution législative ?
Adoptée par le Sénat le 16 mai dernier 2018, la proposition de loi visant à instaurer un régime transitoire d’indemnisation pour interdiction d’habitation résultant d’un risque de recul du trait de côte a été transmis à l’Assemblée nationale. Toutefois, certains observateurs estiment que l’examen de ce texte pourrait ne pas être mené à son terme.
Emilie Bertaina
Avocate – cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
Pesticides : présentation par Me Alexia Thomas du recours déposé par Pollinis pour défendre l’indépendance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)
Ce lundi 8 septembre 2025, l'association Pollinis, défendue par Me Alexia Thomas du cabinet Gossement Avocats, a déposé un recours en annulation devant le Conseil d'État contre le décret permettant au ministre de l'Agriculture d'imposer à l’ANSES le traitement...
Evaluation environnementale : le point sur le projet de décret portant modification du régime relatif à l’évaluation environnementale et aux critères de soumission à la Commission nationale du débat public
Le Gouvernement a ouvert une consultation du public, du 8 au 30 septembre 2025, sur le projet de décret portant modification du régime relatif à l’évaluation environnementale et aux critères de soumission à la Commission nationale du débat public. Présentation. Résumé...
PFAS : trajectoire de réduction progressive des rejets aqueux de substances PFAS (décret n° 2025-958 du 8 septembre 2025)
Le décret n° 2025-958 du 8 septembre 2025 relatif aux modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) des installations industrielles a été publié au JO du 9...
Solaire : publication de l’arrêté relatif à la TVA à taux réduit pour les petites installations
A été publié au journal officiel du 9 septembre 2025 l’arrêté du 8 septembre 2025 fixant les critères applicables à la livraison et à l'installation, dans les logements, des équipements de production d'électricité utilisant l'énergie radiative du soleil, d'une...
France culture : Arnaud Gossement invité de l’émission » De cause à effets » consacrée au livre « Réduire au silence » de Sophie Lemaître
Ce mardi 9 septembre 2025, Arnaud Gossement était l'un des invités, avec Inès Léraud, de l'émission "De cause à effets" présentée par Aurélie Luneau sur France culture. L'émission était consacrée au livre "Réduire au silence" publié par Sophie Lemaître aux éditions...
Adaptation au changement climatique : le Gouvernement propose de créer une trajectoire de réchauffement et de « tirer parti des éventuelles opportunités que le changement climatique crée »
Le Gouvernement organise, du 5 septembre au 1er octobre 2025, une consultation du public sur un projet de décret et d’arrêté relatifs à la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique. Un nouvel instrument sans réelle valeur...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.