En bref
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Modification de l’arrêté tarifaire S21 : refonte majeure actée et à venir des conditions d’achat pour les installations sur toiture et ombrière inférieure ou égale à 500 kWc
Code minier : publication de l’arrêté du 3 avril 2025 soumettant les décisions d’octroi, d’extension ou de prolongation des concessions et permis exclusifs de recherches (PER) à évaluation environnementale
Déforestation importée : consultation publique sur un projet de règlement modifiant le règlement 2023/1115 (RDUE)
ICPE : réformation d’un arrêté autorisant une société à déroger aux normes environnementales pour le rejet en mer d’un effluent liquide (CAA de Marseille)
Par arrêt du 25 janvier 2019, n°18MA04096, la Cour administrative d’appel de Marseille a confirmé un jugement réformant l’arrêté par lequel le préfet des Bouches-du-Rhône a autorisé la société X. à rejeter un effluent en mer, en dérogation à certaines normes environnementales.
Une société exploitant une usine de fabrication d’alumine a été autorisée, par voie d’arrêté, à rejeter en mer un effluent liquide contenant des concentrations de métaux non conformes aux normes environnementales. Cette dérogation valait jusqu’au 31 décembre 2021.
La Cour administrative d’appel de Marseille juge qu’il appartient à l’exploitant de prendre toutes les mesures nécessaires pour que soient mises en œuvre des solutions permettant de respecter les normes réglementaires dans le délai le plus court possible.
Partant, le report de la date butoir permettant de déroger à ces normes environnementales est justifié.
Analyse
En l’espèce, par arrêté du 28 décembre 2015, le préfet des Bouches-du-Rhône a permis à une société fabricant de l’alumine de rejeter en mer, jusqu’au 31 décembre 2021, un effluent liquide résiduel dérogeant aux valeurs limites d’émissions pour six substances : l’arsenic, l’aluminium, le fer, l’hydrogène, « la demande biochimique en oxygène pour cinq jours » (DB05) et enfin « la demande chimique en oxygène » (DCO).
Plusieurs associations ont saisi le Tribunal administratif de Marseille afin de ramener le terme de la dérogation aux valeurs limites d’émission au 31 décembre 2018 ou, au plus tard, à la fin du premier trimestre de l’année 2019. Par jugement du 20 juillet 2018, les juges de première instance ont ramené la durée de la dérogation au 31 décembre 2019. La société défenderesse a par la suite interjeté appel afin d’obtenir le sursis à exécution du jugement.
L’appelante soutenait que la décision l’exposait à des conséquences difficilement réparables, conformément à l’article R.811-17 du code de justice administrative. En effet, selon elle, il existerait un risque qu’elle ne soit pas en mesure de mobiliser les financements nécessaires pour atteindre, à la date prévue, les résultats attendus concernant les flux résiduels. Il en découlerait ainsi un risque de cessation de son activité en raison du non-respect de ces prescriptions à la date fixée par les juges.
La Cour administrative d’appel a rejeté ce moyen, en considérant :
En premier lieu, s’agissant du prétendu risque de perte de financement, aucun justificatif n’est apporté par l’appelante.
Surtout, la Cour considère qu’il incombe à l’appelante, « en sa qualité d’exploitante, de prendre toutes les mesures nécessaires pour que soient élaborées et mises en œuvre des mesures permettant de ramener, les paramètres DBO5 et DCO sous les valeurs limites dans le délai le plus court possible. »
En deuxième lieu, s’agissant du supposé risque de cessation de l’activité de la société appelante, la Cour estime que le fait que les résultats attendus ne soient pas atteints d’ici le 31 décembre 2019 ne suffit pas à établir que la société serait conduite à cette même date à cesser toute activité.
Par voie de conséquence, la Cour rejette la demande de l’appelante et confirme la réformation de l’arrêté du 28 décembre 2015. Elle ramène l’échéance de la dérogation au 31 décembre 2019, au lieu du 31 décembre 2021.
Isabelle Michel
Juriste – Cabinet Gossement d’avocat
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
Dérogation espèces protégées : la définition par la loi de l’obligation de dépôt d’une demande de dérogation est conforme à la Constitution (Conseil constitutionnel, 29 avril 2025, n°2025-879 DC)
Par une décision n°2025-879 DC du 29 avril 2025, le Conseil constitutionnel a, notamment, déclaré conforme à la Constitution l’article 23 de la loi "portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique, financière,...
2 mai 2025 : conférence d’Arnaud Gossement à l’université de Lille sur « L’effet non-suspensif des recours en contentieux administratif, à l’aune de l’affaire de l’autoroute A69 »
Le vendredi 2 mai 2025 à 14h, Me Arnaud Gossement donnera, à l'université de Lille, une conférence intitulée : "Retour sur l'affaire de l'autoroute A69, l'effet non-suspensif de recours en contentieux administratif". Cette conférence sera animée par M. Pierre-Yves...
« Ne boudons pas les bonnes nouvelles » : nouvelle chronique d’Arnaud Gossement pour le journal La Croix
Arnaud Gossement est l’un des quatre experts membres du comité écologie du journal La Croix. Un comité mis en place pour accompagner la rédaction dans sa volonté de mieux traiter l’actualité des enjeux environnementaux. Dans ce cadre, Arnaud Gossement a publié ici une...
Transition énergétique : le Premier ministre confirme un changement de forme et de fond pour la prochaine feuille de route énergétique, qui sera adoptée par une loi
Ce lundi 28 avril 2025, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a procédé à une "déclaration sur la souveraineté énergétique de la France" qui a été suivie d'un débat sans vote, comme le prévoit l'article 50-1 de la Constitution. Un débat du même type sera...
Déchets – économie circulaire : une proposition de loi pour rendre visible l’éco-contribution sur les produits relevant du principe de la responsabilité élargie du producteur (REP)
Voici une mesure qui peut sembler technique mais qui est en réalité essentielle pour la protection de l'environnement et, plus précisément, pour la prévention et la gestion des déchets. Ce 17 avril 2025, M. Stéphane Delautrette et plusieurs autres députés du groupe...
Pollution de l’eau potable par les nitrates : la Commission européenne saisit la Cour de justice de l’Union européenne d’un recours contre la France (Affaire C-154/25)
Par un recours daté du 21 février 2025 et rendu public ce 22 avril 2025 (affaire C-154/25), la Commission européenne a demandé à la Cour de justice de l'Union européenne de constater que la France ne respecte toujours pas la directive (UE) 2020/2184 du Parlement...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.