En bref
Eolien : Gossement Avocats défend la société BayWa r.e. et obtient le rejet de recours dirigés contre un parc éolien devant la Cour administrative d’appel de Lyon
Solaire : publication du décret du 3 décembre 2024 précisant les caractéristiques des panneaux solaires photovoltaïques permettant le report de l‘obligation de solarisation de certains parkings
Hydroélectricité : modifications des modalités d’expérimentation du dispositif du médiateur
Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) : Modification des dispositions relatives à l’élaboration, la modification et la révision des SAGE
Plastiques à usage unique : le Parlement européen donne son accord au projet de directive (résolution du 27 mars 2019)
Par une résolution du 27 mars 2019, le Parlement européen a formellement donné son accord au projet de directive relatif à l’interdiction des plastiques à usage unique élaboré par la Commission européenne le 18 décembre 2018.
L’accord des Etats membres sur ce projet avait été recueilli le 19 janvier dernier.
Comme le précise la Commission dans son communiqué en date du 27 mars, il ne reste qu’une seule étape avant l’adoption définitive de ce texte, l’accord du Conseil européen.
Le texte s’inscrit dans un contexte de profusion législative autant en droit interne qu’en droit européen.
– En droit européen, la directive fait suite au premier projet de directive de la Commission du 28 mai 2018 visant à interdire des produits en plastiques tels que les pailles, les couverts en plastiques et les cotons tiges.
– En droit interne, la France a adopté le 30 octobre 2018 la loi n° 2018-938 dite EGALIM qui bannit les plastiques jetables.
A titre liminaire, nous soulignons que cette directive est une lex specialis c’est-à-dire une norme qui prime en cas de contradiction avec d’autres directives. L’Union européenne a donc souhaité lui conférer une valeur particulière.
En premier lieu, l’apport principal du texte concerne l’interdiction des plastiques à usage unique et fabriqué en plastique oxodégradable, d’ici l’horizon 2021. Notion à laquelle l’Union européenne donne une définition propre et dédie une annexe.
Ainsi, est entendu comme produit en plastique à usage unique » un produit fabriqué entièrement ou partiellement à partir de plastique et qui n’est pas conçu, créé ou mis sur le marché pour accomplir, pendant sa durée de vie, plusieurs trajets ou rotations » (article 3).
A ce titre l’Union met en place plusieurs mesures dont des objectifs de réduction des plastiques sur le territoire de l’Union, réduction de la consommation de gobelets et obligation d’attacher les bouchons aux bouteilles plastiques (article 4).
En deuxième lieu, par son article 8 cette future directive soumet trois nouvelles filières à la responsabilité élargie du producteur :
– Les plastiques à usage unique (1° de l’article 8)
– Les produits de tabac avec des filtres contenant du plastique (considérant 16)
– Les engins de pêche contenant du plastique (considérant 24)
La responsabilité élargie du producteur est un régime qui découle du principe du pollueur-payeur et qui vise à sanctionner les producteurs de déchets, ou tout du moins à les faire participer aux frais de collecte et de traitement.
Ici la directive vient ajouter une obligation supplémentaire pour certains produits qui consiste en la participation aux frais de nettoyage et de sensibilisation (2° article 8). Cette obligation concernera notamment les cigarettes, les récipients pour aliments et boissons, les sachets et emballages en matériaux souples, les sacs en plastiques.
Est entendue comme mesure de sensibilisation l’information du consommateur encourageant à la consommation responsable (article 10)
Toujours dans le cadre de la responsabilité élargie, l’Union européenne souhaite développer la collecte séparée des déchets (article 9). Chose saisissable à travers l’exemple des engins de pêches, la responsabilité élargie passerait par la création de point de collecte dans les installations portuaires (9° article 8).
En dernier lieu, l’article 17 du projet de directive établit un projet de calendrier quant à la transposition des mesures. Il dispose que la transposition doit être réalisée sous deux ans.
Toutefois, il crée également des exceptions et des entrées en vigueur différées. Parmi elles, les dispositions relatives à la responsabilité élargie.
Ainsi : » l’article 8 au plus tard le 31 décembre 2024, mais, en ce qui concerne les régimes de responsabilité élargie des producteurs établis avant le 4 juillet 2018 et en ce qui concerne les produits en plastique à usage unique énumérés dans la partie E, section III, de l’annexe, au plus tard le 5 janvier 2023 «
Les filières de responsabilité élargie du producteur pour les cigarettes et les filets de pêches devraient donc voir le jour d’ici 2023.
Il reste à voir si ce calendrier ne sera pas modifié par le Conseil européen et si la transposition sera réalisée conformément à ce qui est prévu.
En tout état de cause, le ministère de la transition écologique a fait part de sa volonté à transposer le texte courant 2020.
Laetitia Domenech
Juriste – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
A69 : le Gouvernement peut-il faire échec à l’exécution du jugement du tribunal administratif de Toulouse au moyen d’une loi de validation ?
Plusieurs parlementaires ont annoncé qu'ils déposeraient une proposition de "loi de validation" pour faire échec à l'exécution du jugement par lequel, ce 27 février 2025, le tribunal administratif de Toulouse a annulé l’arrêté du 1er mars 2023 par lequel le préfet de...
Plastique à usage unique : un projet de décret qui ne changera rien à l’interdiction dans les cantines (et ailleurs)
Le Gouvernement organise, du 20 février au 14 mars 2025, une consultation publique sur un projet de décret portant modification de la définition des contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service mentionnée à l’article D.541-338 du code de...
Economie circulaire : consultation publique sur le projet d’arrêté relatif aux modulations des contributions financières en cas d’incorporation de plastiques recyclés
Le projet d’arrêté fixant les modulations applicables aux contributions financières versées par les producteurs lorsqu’ils incorporent des matières plastiques recyclées est en consultation publique jusqu’au 1er avril 2025. Parmi les points importants figurent...
Certificats d’économies d’énergie : le Gouvernement confirme l’organisation de la sixième période et un renforcement de la lutte contre la fraude (projet de PPE 3)
Le Gouvernement organise, du 7 mars au 5 avril 2025, une nouvelle consultation publique sur un nouveau projet de programmation pluriannuelle de l’énergie pour la période 2025-2035 (PPE3). Un projet de décret qui devrait donc être publié pour mettre en œuvre des...
Solaire / Dérogation espèces protégées : la présomption irréfragable de la raison impérative d’intérêt public majeur ne dispense pas de la preuve de l’absence de solution alternative satisfaisante (Tribunal administratif d’Orléans)
Par un jugement n°2402086 du 13 février 2025, le tribunal administratif d'Orléans a annulé l'arrêté par lequel un préfet a délivré, au porteur d'un projet de centrale solaire, une autorisation de déroger à l'interdiction de destruction d'espèces protégées. Ce jugement...
Solaire : une serre photovoltaïque constitue « un espace clos et couvert » dont le permis de construire est soumis à étude d’impact préalable, si elle a vocation à demeurer le plus souvent fermée et à faire obstacle au passage (Conseil d’Etat)
Par une décision n°487007 du 25 février 2025, le Conseil d'Etat a jugé qu'une serre photovoltaïque constitue "un espace clos et couvert" dont le permis de construire est soumis à étude d'impact préalable, si, eu égard à sa nature et à sa fonction, elle a vocation à...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.