En bref
Plastique : précision sur l’éco-modulation en cas d’incorporation de matières plastiques recyclées (arrêté du 5 septembre 2025)
Déchets de textile : publication au JO de l’arrêté modifiant le cahier des charges afin d’inclure un soutien exceptionnel au tri
[communiqué] Le cabinet Gossement Avocats ne participe à aucun « classement » de cabinet d’avocats
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Solaire – agrivoltaïsme : précisions sur les conditions d’instruction des demandes de permis de construire pour les projets photovoltaïques sur terrains agricoles (instruction ministérielle du 27 juin 2023)
Cette instruction comporte les précisions suivantes. En résumé, cette instruction précise que les dispositions législatives et réglementaires antérieures à la promulgation de la loi « AER » du 10 mars 2023 demeurent applicables à l’instruction des demandes de permis de construire des installations solaires en zone agricole tant que le décret d’application de l’article 54 de cette loi n’aura pas été publié.
A noter cependant : les services instructeurs sont encouragés à solliciter la CDPENAF pour avis simple.
I. Sur l’autorité compétente pour instruire ces demandes de permis de construire.
- Compétence du préfet pour les installations qui ne sont pas accessoires à une construction : « si les installations photovoltaïques prévues dans le projet n’apparaissent pas comme accessoires à une construction, à usage d’ombrage par exemple, mais s’apparentent à des ouvrages de production d’électricité à partir de l’énergie solaire installés sur le sol, il convient, en effet, d’appliquer les dispositions des articles L. 422-2 et R. 422-2 du code de l’urbanisme. Ceux-ci prévoient que, lorsque le projet porte sur un ouvrage de production d’énergie non destinée principalement à une utilisation directe par le demandeur, dont l’énergie est donc destinée à être réinjectée sur le réseau, le Préfet est effectivement compétent pour délivrer les autorisations d’urbanisme le concernant. »
- Compétence du maire pour les installations qui sont accessoires à une construction : « A l’inverse les installations photovoltaïques accessoires à une construction, notamment à usage d’ombrage, sont soumis à la compétence de droit commun en matière d’autorisation d’urbanisme, maire au nom de la commune. C’est le cas des ombrières photovoltaïques, qui entrent dans le champ d’application de l’article R. 422-2-1 du code de l’urbanisme. Ainsi, si par ses caractères physiques et techniques, le projet porte sur la construction d’ombrières photovoltaïques, il conviendra de le soumettre à la compétence du maire au nom de la commune, indépendamment du fait que le projet soit présenté comme portant sur des ouvrages de production d’énergie dans les demandes de permis de construire.«
II. Sur les modalités d’instruction des demandes d’autorisation d’occupation du sol au regard des nouvelles dispositions de la loi n°2023-175 du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables
L’instruction souligne que « l’article 54 de cette Ioi insère dans les codes de l’énergie et de l’urbanisme de nouvelles dispositions opérant une distinction entre les projets solaires au sol « agrivoltaïques » et les projets solaires au sol « classiques ». »
L’instruction précise que, dans l’attente des décrets d’application, il n’est pas possible de procéder à cette distinction ni d’appliquer le nouveau régime juridique de l’agrivoltaïsme qui prévoit notamment une interdiction de principe des ouvrages autre qu’agrivoltaïques dans les espaces (article L.111-29 du code de l’urbanisme).
L’instruction demande donc aux services instructeurs, dans l’attente des décrets précités, d’instruire les demandes de permis de construire sur le fondement des dispositions législatives antérieures à la promulgation de la loi AER du 10 mars 2023 : « Ainsi, dans l’attente de l’adoption du décret d’application de l’article L.314-36 du code de l’énergie, nous vous demandons d’instruire l’ensemble des demandes d’autorisation des projets photovoltaïques sur le fondement des dispositions antérieures à la promulgation de la loi, en appréciant leur compatibilité avec l’exercice d’une activité agricole, pastorale ou forestière sur le terrain d’implantation. »
En conséquence : « Le champ d’application des articles L. 111-31 (imposant l’avis conforme de la CDPENAF) et L.111- 32 (limitant la durée d’autorisation de ces installations et imposant leur démantèlement à terme) étant défini par renvoi aux articles L. 111-27 à L. 111-29, dont il a été conclu qu’ils n’étaient pas applicables directement faute »d’adoption des décrets en Conseil d’Etat venant préciser la définition d’agrivoltaïsme, il.en découle que leur entrée en vigueur est également suspendue à l’adoption de ces décrets. De même, les dispositions des articles L. 421-5-2, L. 42a-6-2 et L. 421- 8 du code de l’urbanisme créés ou modifiés par I’article 54 de la loi AER qui renvoient à l’article L.111-32 ne sont également pas applicables tant que les décrets d’application ne sont pas pris.«
A noter, les services instructeurs sont encouragés à solliciter l’avis simple des CDPENAF : « Toutefois, considérant que le législateur a voulu systématiser l’avis des CDPENAF, il est conseillé de recourir à l’auto-saisine de la commission sur tout projet de PV au sol pour avis simple, dans l’attente des décrets. »
Arnaud Gossement
avocat associé – docteur en droit
professeur associé à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
Pesticides : présentation par Me Alexia Thomas du recours déposé par Pollinis pour défendre l’indépendance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)
Ce lundi 8 septembre 2025, l'association Pollinis, défendue par Me Alexia Thomas du cabinet Gossement Avocats, a déposé un recours en annulation devant le Conseil d'État contre le décret permettant au ministre de l'Agriculture d'imposer à l’ANSES le traitement...
Evaluation environnementale : le point sur le projet de décret portant modification du régime relatif à l’évaluation environnementale et aux critères de soumission à la Commission nationale du débat public
Le Gouvernement a ouvert une consultation du public, du 8 au 30 septembre 2025, sur le projet de décret portant modification du régime relatif à l’évaluation environnementale et aux critères de soumission à la Commission nationale du débat public. Présentation. Résumé...
PFAS : trajectoire de réduction progressive des rejets aqueux de substances PFAS (décret n° 2025-958 du 8 septembre 2025)
Le décret n° 2025-958 du 8 septembre 2025 relatif aux modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) des installations industrielles a été publié au JO du 9...
Solaire : publication de l’arrêté relatif à la TVA à taux réduit pour les petites installations
A été publié au journal officiel du 9 septembre 2025 l’arrêté du 8 septembre 2025 fixant les critères applicables à la livraison et à l'installation, dans les logements, des équipements de production d'électricité utilisant l'énergie radiative du soleil, d'une...
France culture : Arnaud Gossement invité de l’émission » De cause à effets » consacrée au livre « Réduire au silence » de Sophie Lemaître
Ce mardi 9 septembre 2025, Arnaud Gossement était l'un des invités, avec Inès Léraud, de l'émission "De cause à effets" présentée par Aurélie Luneau sur France culture. L'émission était consacrée au livre "Réduire au silence" publié par Sophie Lemaître aux éditions...
Adaptation au changement climatique : le Gouvernement propose de créer une trajectoire de réchauffement et de « tirer parti des éventuelles opportunités que le changement climatique crée »
Le Gouvernement organise, du 5 septembre au 1er octobre 2025, une consultation du public sur un projet de décret et d’arrêté relatifs à la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique. Un nouvel instrument sans réelle valeur...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.