En bref
[Soirée débat] 9 décembre 2025 – « Désinformation climatique : le rôle du droit face au brouillage du réel »
Un maire peut refuser le permis de construire d’un poulailler industriel en raison du manque d’eau, en tenant compte du changement climatique (jurisprudence cabinet)
[webinaire] 21 novembre 2025 : « Etat de droit et Environnement : le Conseil constitutionnel face aux reculs environnementaux » (La Fabrique écologique)
[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier
Economie circulaire : la Commission européenne présente son « pacte vert pour l’Europe »
Le pacte vert pour l’Europe, présenté le 11 décembre 2019, est une feuille de route présentée par la Commission européenne, assortie d’actions destinées d’une part, à promouvoir l’utilisation efficace des ressources en passant à une économie propre et circulaire et d’autre part, à restaurer la biodiversité et réduire la pollution.
Dans le cadre du pacte vert pour l’Europe, la Commission a élaboré plusieurs plans d’actions (dont celui ici commenté en faveur de l’économie circulaire) mais aussi une proposition de règlement « établissant le cadre requis pour parvenir à la neutralité climatique », qui prévoit de modifier le règlement 2018/1999, dans l’objectif de parvenir à une Union européenne qui sera « climatiquement neutre » à l’horizon 2050. La Commission a également élaboré une proposition de Pacte européen sur le climat, qui est actuellement soumis à consultation publique jusqu’au 27 mai 2020 (consultable ici).
Qu’est-ce- contient que le nouveau plan d’action en faveur de l’économie circulaire ?
Le nouveau plan d’action en faveur de l’économie circulaire présenté le 11 mars 2020 par la Commission, présente une série de mesures, réglementaires et non réglementaires, dont l’ambition est de permettre aux consommateurs d’avoir accès à des produits plus durables. Dans sa foire aux questions, la Commission précise que ce nouveau plan annonce des « initiatives concernant l’ensemble du cycle de vie des produits, depuis la conception et la fabrication jusqu’à la consommation, la réparation, le réemploi et le recyclage, qui permettent de ramener des ressources dans l’économie ».
Quelles sont les mesures sur la fabrication des produits ?
La Commission affiche l’ambition de doubler, au cours de la décennie à venir, le taux d’utilisation circulaire de matières. Pour y parvenir, l’une des mesures prioritaires sera de fixer un nouveau cadre pour des produits durables, avec par exemple, une réglementation visant à récompenser les fabricants de produits selon leur performance en termes de durabilité et à établir un lien entre un haut niveau de performance et des mesures incitatives.
Quelles sont les mesures sur l’éco-conception ?
Le plan d’action comprend sur ce point un une proposition d’élargissement de la directive 2009/125/CE du 21 octobre 2009 sur l’écoconception, au-delà des produits liés à l’énergie, afin que ce cadre réglementaire soit applicable à une gamme élargie de produits.
Par ailleurs, la Commission européenne envisage de mettre en place des principes de durabilité. Il est également envisagé d’introduire une interdiction de la destruction des marchandises durables invendues fera également partie des mesures proposées, en écho avec l’interdiction de destruction des produits invendus non alimentaires, récemment adopté dans la loi 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire.
Quelles mesures sont prévues à destination des consommateurs et des acheteurs publics ?
La Commission poursuit l’objectif d’intégrer un «droit à la réparation» dans les politiques de l’Union relative aux produits et aux consommateurs d’ici à 2021. D’autres mesures visent également à garantir aux consommateurs des informations plus faibles au niveau des points de vente des produits.
D’autres mesures viseront également introduire des critères et objectifs écologiques minimum obligatoires pour la passation de marchés publics.
Quelles sont les propositions de ce nouveau plan ?
Le plan détaille des mesures concrètes en ce qui concerne les catégories de produits ou matériaux suivants :
– pour le matériel électronique et les TIC (catégorie de produits identifiés comme prioritaire pour la mise en œuvre du « droit à réparation ») ;
– pour les textiles (mesures destinées notamment à renforcer le marché de la réutilisation des textiles)
– pour les matières plastiques (prise en compte de la stratégie 2018 de l’UE sur les matières plastiques et augmentation de la teneur en matières recyclées et une meilleure gestion des microplastiques)
– pour la construction et les bâtiments (adoption d’une nouvelle stratégie globale pour un environnement bâti durable et révision du règlement 305/2011 du 9 mars 2011 établissant des conditions harmonisées de commercialisation des produits de construction)
– pour les emballages (mesures pour enrayer d’urgence l’augmentation de la génération de déchets d’emballages avec fixation d’objectifs quantifiés. La Commission se fixe un objectif de 100% d’emballages réutilisables ou recyclables d’ici 2030)
– pour les batteries et les véhicules (élaboration d’un nouveau cadre règlementaire pour les batteries et une révision de la règlementation sur les véhicules hors d’usage et adoption de règles pour un traitement durables des huiles usagées)
– pour les denrées alimentaires (objectif de réduction des déchets alimentaires dans le cadre de la stratégie «De la ferme à la table» de l’Union)
Quelles sont les mesures prévues en matière de déchets?
La Commission proposera de mettre en œuvre les mesures suivantes :
– fixer des objectifs de réduction des déchets pour les flux plus complexes
– améliorer la mise en œuvre des exigences récemment adoptées relatives au régime de responsabilité élargie des producteurs
– réviser les règles sur le transfert de déchets pour faciliter le recyclage ou le réemploi au sein de l’Union
– limiter les exportations de déchets
– mettre en place un modèle harmonisé au niveau de l’Union pour la collecte sélective des déchets et l’étiquetage
On retiendra que plusieurs mesures qui sont annoncées dans ce plan figurent d’ores-et-déjà dans la loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire (sur la réparabilité et la réutilisation des équipements électriques et électroniques, sur le renforcement de l’information des consommateurs, la lutte contre le gaspillage alimentaire, sur les emballages et la fin de la mise à disposition de produits en plastiques à usage unique, etc.).
Emma Babin
Avocate
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Emballages : le décret n°2025-1081 du 17 novembre 2025 sur la filière REP des emballages professionnels est (enfin) publié
Le décret du 17 novembre 2025 confirme que la filière REP des emballages professionnels répond à un schéma plutôt financier, ce que confirmait déjà la version projet du texte.
On ne manquera toutefois pas de relever que dans sa version publiée, le décret a notablement évolué dans sa rédaction par rapport à sa version projet. Par exemple, le décret du 17 novembre 2025 a supprimé la catégorie des emballages mixtes, là où la version projet avait uniquement supprimé la notion d’ « alimentaire ». La distinction reposant désormais sur les emballages ménagers et professionnels, laquelle pourra être précisée par un arrêté « périmètre » pris par la ministre chargée de l’environnement (un tel projet d’arrêté avait d’ailleurs été soumis à consultation publique, en même temps que le projet de cahier des charges).
Il est difficile d’anticiper sur le cadre règlementaire de la future filière REP des emballages professionnels, dès l’instant où certaines précisions devront être apportées par le cahier des charges (prise en charge opérationnelle, modalités de détermination des coûts liés à la reprise des emballages usagés en vue de leur réemploi, barème d’éco-modulation, etc.).
Enfin, si les emballages de produits relevant d’autres filières REP et qui sont clairement identifiés au sein du décret, ne relèvent pas de la filière REP des emballages ménagers comme professionnels, le décret n’apporte aucune précision sur les modalités de compensation des coûts dans le cas où les déchets d’emballages relevant de ces produits seraient pris en charge par le ou les éco-organismes agréés au titre de la REP des emballages.
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