En bref
[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier
[webinaire] 23 octobre 2025 – Procédure et contentieux de l’autorisation environnementale : ce qu’il faut savoir
Me Florian Ferjoux, élu au conseil d’administration d’Enerplan, le syndicat des professionnels du solaire
[jurisprudence cabinet] Biogaz : une unité de stockage de digestat issu d’une unité de méthanisation permet de limiter l’usage d’engrais chimiques et est nécessaire à l’activité agricole (tribunal administratif de Nantes)
Contentieux administratif : le principe d’impartialité ne s’oppose pas à ce qu’un juge administratif se prononce deux fois sur un même dossier (Conseil d’Etat)
Par une décision n° 426820 rendue le 8 avril 2019, le Conseil d’Etat juge que le principe d’impartialité ne s’oppose pas à ce qu’un magistrat qui a rejeté une demande d’annulation se prononce à nouveau, après cassation, sur un référé visant à suspendre la même décision.
Dans la droite lignée de la décision commune de Meudon (n° 258102) et en l’absence de dispositions législatives et réglementaires, un juge de première instance peut être amené à procéder à un second examen en tant que juge des référés tant qu’il n’a pas pris parti lors du premier recours.
L’affaire étape par étape :
– Le Tribunal administratif de Strasbourg est saisi une première fois par une association d’une annulation d’un permis de construire, il rejette ses demandes.
– A la suite d’un pourvoi en cassation, le Conseil d’Etat annule le jugement pour irrégularité.
– Le Tribunal administratif de Strasbourg est alors saisi, une seconde fois par la même association, d’un référé visant à suspendre l’exécution du permis litigieux. Le Tribunal rejette à nouveau.
– L’association forme alors un pourvoi contre cette dernière ordonnance en arguant qu’elle a été rendue en méconnaissance du principe d’impartialité car un magistrat était présent dans les deux litiges.
C’est en l’état que le Conseil d’Etat a été amené à se prononcer sur la question de l’impartialité.
En droit, en premier lieu, le Conseil d’Etat rappelle qu’il se prononce « en l’absence de dispositions législatives et réglementaire ».
Il intervient donc dans un cadre de « vide juridique ». Ce qui confère à sa décision une certaine portée normative mais également une certaine fragilité, elle peut être remise en question par toute législation ou réglementation postérieure.
En deuxième lieu, il juge que, ni le principe d’impartialité, ni toute autre règle de procédure, ne s’opposent à un second examen par un même magistrat.
Pour rappel le principe d’impartialité impose au juge une totale neutralité, tant objective que subjective. Il ne doit avoir aucun préjugé et son attitude ne doit pas faire douter de sa neutralité.
Ici,
« ni le devoir d’impartialité qui s’impose à toute juridiction, ni aucune autre règle générale de procédure ne s’oppose à ce qu’un magistrat d’un tribunal administratif qui a siégé dans la formation de jugement ayant statué sur le recours formé contre une décision administrative par un jugement qui a été annulé par une décision du Conseil d’Etat ayant renvoyé l’affaire à ce même tribunal se prononce en qualité de juge des référés sur une demande tendant à la suspension de l’exécution de cette décision administrative »
En troisième lieu, le Conseil d’Etat, conformément à son avis commune de Rogerville (n° 265184), conditionne le second examen à l’absence de prise de partie lors du premier.
« il résulte des termes mêmes de la décision n° 416122 du 21 novembre 2018 du Conseil d’Etat qu’il s’est borné à censurer l’omission du tribunal de répondre dans son jugement au moyen tiré de l’insuffisance de l’étude d’impact alors qu’il n’était pas inopérant, sans pour autant prendre parti sur son mérite. »
En l’espèce, le premier jugement avait été annulé pour irrégularité sur le fondement d’une omission à statuer, soit sur l’absence de réponse à un moyen.
Dès lors, aucune prise de partie ne peut être retenue. En effet, le magistrat visé par les critiques ne pouvait avoir pris parti sur un moyen qui n’avait pas été jugé.
En conclusion, le Conseil d’Etat reste constant sur son interprétation du principe d’impartialité et ne sanctionne les magistrats que dans la mesure où ils ont concrètement pris position sur une affaire.
Laetitia Domenech
Juriste – Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
[Webinaire] 4 décembre 2025 – Certificats d’économies d’énergie (CEE) : le point sur le projet de décret relatif à la sixième période
Le cabinet organise, ce jeudi 4 décembre 2025 à 9h30, un webinaire (gratuit) consacré à l’actualité juridique des certificats d’économies d’énergie, en particulier du projet de décret relatif à la sixième période du dispositif des certificats d’économies d’énergie,...
Solaire : une nouvelle modification de l’obligation de solarisation ou de végétalisation des parcs de stationnement (loi de simplification du droit de l’urbanisme et du logement)
L'obligation d'installer des procédés de production d'énergie renouvelable ou des dispositifs végétalisés sur les toitures de certains bâtiments ou sur des parcs de stationnement n'en finit pas d'être revue et corrigée par le législateur. Ce 15 octobre 2025,...
[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier
Ce 17 octobre 2025, Me Arnaud Gossement, avocat associé du cabinet Gossement Avocats, interviendra lors de la IXème édition des Journées Cambacérès organisées par la Cour d'appel et la Faculté de droit de Montpellier. Cette édition est consacrée cette année au thème...
Urbanisme : une loi de simplification pour compliquer le contentieux de l’urbanisme (loi de simplification du droit de l’urbanisme et du logement)
Ce 15 octobre 2025, l'Assemblée nationale a définitivement adopté la proposition de loi de simplification du droit de l’urbanisme et du logement. Cette loi doit encore être promulguée puis publiée au journal officiel avant d'entrer en vigueur. Son article 26 comporte...
Solaire : le Gouvernement propose une majoration du tarif de l’IFER pour les centrales photovoltaïques installées avant 2021, un nouveau mécanisme de déplafonnement des primes négatives et une réactivation de la procédure de révision des tarifs d’achat S06 et S10 (projet de loi de finances pour 2026)
Le Gouvernement vient de présenter en conseil des ministres, ce 14 octobre 2025, le projet de loi de finances pour 2026. Ce texte comporte plusieurs mesures qui intéressent la fiscalité et le financement des installations de production d'électricité d'origine...
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : l’administration ne peut pas imposer, sans texte, une obligation de résultat relative aux économies d’énergie attendues (Conseil d’Etat, 8 octobre 2025, n°496114)
Par une décision n°496114 rendue ce 8 octobre 2025, le Conseil d'État a jugé que l'administration ne peut - d'elle-même et sans texte - imposer au demandeur de certificats d'économies d'énergie la preuve de la "réalité des économies d'énergie attendues" alors que la...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.

![[Webinaire] 4 décembre 2025 – Certificats d’économies d’énergie (CEE) : le point sur le projet de décret relatif à la sixième période](https://www.gossement-avocats.com/wp-content/uploads/2024/05/webina_20240531-084935_1.jpeg)

![[colloque] 17 octobre 2025 : intervention d’Arnaud Gossement à la IXème édition des Journées Cambacérès sur « Justice et Environnement » organisées par la Cour d’appel et la Faculté de droit de Montpellier](https://www.gossement-avocats.com/wp-content/uploads/2025/10/cour-dappel-montpellier-400x250.jpg)


