En bref
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Modification de l’arrêté tarifaire S21 : refonte majeure actée et à venir des conditions d’achat pour les installations sur toiture et ombrière inférieure ou égale à 500 kWc
Code minier : publication de l’arrêté du 3 avril 2025 soumettant les décisions d’octroi, d’extension ou de prolongation des concessions et permis exclusifs de recherches (PER) à évaluation environnementale
Déforestation importée : consultation publique sur un projet de règlement modifiant le règlement 2023/1115 (RDUE)
[Déchet] Retour sur les obligations de tri à la source pour certains producteurs ou détenteurs de déchets
La secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire a récemment donné deux mois aux enseignes de la restauration rapide pour proposer un plan de mise en conformité concernant leurs obligations en matière de tri à la source de leurs déchets. C’est l’occasion de revenir sur le contenu des obligations de tri pour certains producteurs ou détenteurs de déchets.
Le décret n° 2016-288 du 10 mars 2016 portant diverses dispositions d’adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets fixe le régime du tri à la source de cinq flux de déchets non dangereux – papier carton, métal, plastique, verre, bois (les déchets de papiers de bureau font l’objet de mesures particulières).
Le tri à la source de ces déchets a pour but de favoriser leur réutilisation et leur recyclage. Il s’agit d’une mise en application de la hiérarchie des modes de gestion des déchets.
Le tri à la source est défini par le code de l’environnement comme » l’ensemble des opérations réalisées sur des déchets qui permettent de séparer ces déchets des autres déchets et de les conserver séparément, par catégories, en fonction de leur type et de leur nature « .
Quelles personnes sont soumises à l’obligation du tri à la source ?
En premier lieu, certains producteurs et détenteurs de déchets sont concernés. Les ménages ou des collectivités publiques ne sont pas visées.
Plus précisément, l’article D. 543-280 du code de l’environnement prévoit que les obligations relatives au tri à la source des cinq flux s’appliquent :
» 1° Aux producteurs et détenteurs de déchets de papier, de métal, de plastique, de verre et de bois qui n’ont pas recours au service assuré par les collectivités territoriales en application de l’article L. 2224-14 du code général des collectivités territoriales ;
2° Aux producteurs et détenteurs de déchets de papier, de métal, de plastique, de verre et de bois qui ont recours au service assuré par les collectivités territoriales en application de l’article L. 2224-14 du code général des collectivités territoriales, et qui produisent ou prennent possession de plus de 1 100 litres de déchets par semaine. Dans le cas où plusieurs producteurs ou détenteurs de déchets de papier, de métal, de plastique, de verre et de bois sont installés sur une même implantation et sont desservis par le même prestataire de gestion des déchets, les dispositions de la présente sous-section leur sont applicables s’ils produisent ou prennent possession de plus de 1 100 litres de déchets par semaine sur l’ensemble de l’implantation « .
L’obligation est donc opposable tant aux producteurs de déchets qu’à leurs détenteurs qui :
– soit font appel à des prestataires privés pour la gestion de ces déchets ;
– soit produisent ou ont en possession, individuellement ou par site, plus de 1 100 litres de déchets par semaine.
Pour rappel, le détenteur de déchets est défini par le code de l’environnement comme étant le producteur des déchets ou toute autre personne qui se trouve en possession des déchets.
Quelles obligations ?
En deuxième lieu, les producteurs entrant dans le champ d’application du régime sont tenus de trier à la source les déchets de papier, de métal, de plastique, de verre et de bois par rapport aux autres déchets (Cf. Article D. 543-281 du code de l’environnement).
Le code de l’environnement précise que ces déchets peuvent être conservés ensemble en mélange. Lorsque certains déchets ne sont pas traités sur place, le producteur ou le détenteur organise leur collecte séparément des autres déchets.
L’article D. 543-282 du code de l’environnement enfin prévoit que :
« Les producteurs et détenteurs de déchets de papier, de métal, de plastique, de verre et de bois :
-soit procèdent eux-mêmes à la valorisation de ces déchets ;
-soit cèdent ces déchets à l’exploitant d’une installation de valorisation ;
-soit cèdent ces déchets à un intermédiaire assurant une activité de collecte, de transport, de négoce ou de courtage de déchets mentionnée aux articles R. 541-50 et R. 541-54-1 en vue de leur valorisation. «
Le producteur ou le détenteur de déchets doit donc veiller à la valorisation des déchets triés.
Une attestation est remise au producteur ou au détenteur de déchets chaque année par les personnes assurant la gestion des déchets.
Le tri des biodéchets
En troisième lieu, au tri cinq flux peut s’ajouter le tri des biodéchets.
En application des articles L.541-21-1, et R. 543-225 à R. 543-227 du code de l’environnement, des producteurs ou détenteurs de biodéchets peuvent être tenus de les trier et de les faire valoriser séparément des autres déchets.
Les producteurs et les détenteurs de déchets sont ceux qui produisent ou détiennent des biodéchets selon des seuils définis par un arrêté du 12 juillet 2011.
Depuis le 1er janvier 2016, sont concernés les professionnels produisant ou détenant plus de 10 tonnes de biodéchets par an ou ceux produisant ou détenant plus de 60 litres par an de déchets d’huiles alimentaires.
En dernier lieu, il importe de relever que ces obligations, qui sont à destination des producteurs et des détenteurs de déchets, sont indépendantes des régimes de responsabilité élargie des producteurs des produits. Dans certaines hypothèses, les deux régimes peuvent donc s’appliquer pour un même déchet.
Florian Ferjoux
Avocat – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
2 mai 2025 : conférence d’Arnaud Gossement à l’université de Lille sur « L’effet non-suspensif des recours en contentieux administratif, à l’aune de l’affaire de l’autoroute A69 »
Le vendredi 2 mai 2025 à 14h, Me Arnaud Gossement donnera, à l'université de Lille, une conférence intitulée : "Retour sur l'affaire de l'autoroute A69, l'effet non-suspensif de recours en contentieux administratif". Cette conférence sera animée par M. Pierre-Yves...
« Ne boudons pas les bonnes nouvelles » : nouvelle chronique d’Arnaud Gossement pour le journal La Croix
Arnaud Gossement est l’un des quatre experts membres du comité écologie du journal La Croix. Un comité mis en place pour accompagner la rédaction dans sa volonté de mieux traiter l’actualité des enjeux environnementaux. Dans ce cadre, Arnaud Gossement a publié ici une...
Transition énergétique : le Premier ministre confirme un changement de forme et de fond pour la prochaine feuille de route énergétique, qui sera adoptée par une loi
Ce lundi 28 avril 2025, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a procédé à une "déclaration sur la souveraineté énergétique de la France" qui a été suivie d'un débat sans vote, comme le prévoit l'article 50-1 de la Constitution. Un débat du même type sera...
Déchets – économie circulaire : une proposition de loi pour rendre visible l’éco-contribution sur les produits relevant du principe de la responsabilité élargie du producteur (REP)
Voici une mesure qui peut sembler technique mais qui est en réalité essentielle pour la protection de l'environnement et, plus précisément, pour la prévention et la gestion des déchets. Ce 17 avril 2025, M. Stéphane Delautrette et plusieurs autres députés du groupe...
Pollution de l’eau potable par les nitrates : la Commission européenne saisit la Cour de justice de l’Union européenne d’un recours contre la France (Affaire C-154/25)
Par un recours daté du 21 février 2025 et rendu public ce 22 avril 2025 (affaire C-154/25), la Commission européenne a demandé à la Cour de justice de l'Union européenne de constater que la France ne respecte toujours pas la directive (UE) 2020/2184 du Parlement...
Loup : article de Me Florian Ferjoux dans le « Journal du droit européen » sur la jurisprudence récente de la Cour de justice de l’Union européenne
Me Florian Ferjoux a procédé à une analyse des enjeux juridiques liés à la préservation du loup au regard de la directive Habitats dans son nouvel article intitulé : « Le loup : la protection des espèces dans la directive Habitats », publié au sein du Journal du droit...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.