En bref
[communiqué] Le cabinet Gossement Avocats ne participe à aucun « classement » de cabinet d’avocats
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Modification de l’arrêté tarifaire S21 : refonte majeure actée et à venir des conditions d’achat pour les installations sur toiture et ombrière inférieure ou égale à 500 kWc
Code minier : publication de l’arrêté du 3 avril 2025 soumettant les décisions d’octroi, d’extension ou de prolongation des concessions et permis exclusifs de recherches (PER) à évaluation environnementale
Déchets : précisions sur les modalités de mise en œuvre de l’exonération de TGAP pour les déchets issus d’un dépôt illégal (décret du 14 novembre 2019)
Publié au Journal Officiel du 16 novembre 2019, le décret n° 2019-1176 du 14 novembre 2019 pris pour l’application du b du 1 octies et du 1 terdecies du II de l’article 266 sexies du code des douanes précise les modalités permettant aux installations de stockage ou de traitement thermique de bénéficier de l’exonération de taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) s’agissant des réceptions de déchets issus d’un dépôt illégal.
Pour rappel, depuis le 1er janvier 2019, la TGAP ne s’applique pas aux réceptions de déchets en provenance d’un dépôt non autorisé de déchets abandonnés dont les producteurs ne peuvent être identifiés et pour lesquels la collectivité territoriale chargée de la collecte et du traitement des déchets des ménages n’a pas la capacité technique de les prendre en charge.
Notons cependant que l’article 24 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 a renvoyé à un décret le soin de préciser les modalités d’application de cette exonération. Tel est l’objectif du présent décret.
En premier lieu, l’article 1er du décret propose une définition à la notion de « dépôt illégal de déchets ». Il s’agit donc d’un amoncellement de déchets ayant été abandonnés par une ou plusieurs personnes sur une ou plusieurs parcelles de terrain contiguës et qui ne peut être considéré comme une installation de stockage illégalement exploitée, au sens de la législation relative aux installations classées.
En deuxième lieu, aux termes de l’article 2 du décret, sont concernés les dépôts illégaux de déchets qui présentent les caractéristiques suivantes :
La quantité de déchets estimée du dépôt est supérieure à 100 tonnes ;
La quantité de déchets estimée du dépôt est supérieure à 50 tonnes, après que l’ensemble des déchets issus de produits soumis à responsabilité élargie du producteur ou pouvant faire l’objet d’une valorisation aient été triés et retirés.
En troisième lieu, l’article 3 du décret précise les conditions dans lesquelles l’exonération de la TGAP s’applique.
De première part, cette exonération de TGAP nécessite qu’un procès-verbal de constat d’infraction soit dressé et mentionne les parcelles cadastrales où sont abandonnés les déchets, l’estimation du volume des déchets et l’absence d’identification du ou des auteur(s) du dépôt illégal à la date de la constatation.
De deuxième part, il convient pour la collectivité assurant la prise en charge du dépôt illégal du déchet de transmettre au préfet un dossier de demande de constatation de l’impossibilité d’identifier les producteurs et de l’incapacité technique de prise en charge des déchets.
Ce dossier doit notamment comporter le procès-verbal de constat d’infraction ainsi que, le cas échéant, l’engagement de la collectivité à réaliser l’opération de tri prévue à l’article 2.
De troisième part, le préfet dispose d’un délai de deux mois à compter de la réception du dossier pour statuer sur la demande. Son arrêté doit notamment mentionner les parcelles cadastrales concernées, l’évaluation des quantités de déchets du dépôt ainsi que, le cas échéant, l’obligation de réaliser l’opération de tri mentionnée à l’article 2.
De dernière part, l’arrêté préfectoral pris est valable pour une durée maximale de trois mois, renouvelable une fois.
En quatrième lieu, l’article 4 du décret précise que l’exonération s’applique aux tonnages de déchets abandonnés sur le territoire de la collectivité, repris dans l’arrêté préfectoral et réceptionnés dans une installation de stockage ou de traitement thermique autorisée à les recevoir, et ce, uniquement durant la durée de validité de l’arrêté préfectoral.
Cet article 4 fixe également les modalités que doivent respecter les exploitants d’installation de stockage ou de traitement thermique :
Les déchets en provenance du dépôt illégal ne doivent pas être mélangés à d’autres déchets.
Les déchets doivent être pesés à l’entrée de l’installation de stockage ou de traitement thermique.
Les exploitants doivent tenir une comptabilité séparée des tonnages de déchets issus de dépôts illégaux réceptionnés dans leur installation, mentionnant la provenance de chaque apport de ces déchets.
En cinquième lieu, le décret indique que la collectivité est tenue de communiquer à l’exploitant, lors de la réception des déchets en provenance du dépôt illégal, l’arrêté préfectoral ou le dossier de demande avec la preuve de sa date de transmission au préfet lorsque ce dernier a donné tacitement son accord, ainsi que, le cas échéant, une attestation prouvant que l’opération de tri précédemment évoquée a bien été réalisée.
Il est en outre précisé que l’ensemble des documents sont tenus à la disposition de l’inspection des installations classées et du service chargé du contrôle de la taxe générale sur les activités polluantes.
En dernier lieu, l’article 4 du décret prévoit également l’hypothèse où la réception des déchets en installation de stockage ou de traitement thermique nécessite d’avoir lieu avant l’adoption de l’arrêté préfectoral. Dans ce cas, la collectivité dispose d’un délai de trois mois à compter de la réception des déchets pour régulariser la situation et communiquer l’ensemble des pièces nécessaires à l’appui de sa demande.
Laura Picavez
Avocate – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
Biodiversité : les inventaires réalisés pour l’évaluation environnementale des projets doivent avoir moins de 5 ans (Décret n° 2025-804 du 11 août 2025 portant diverses dispositions de simplification du droit de l’environnement)
Le Gouvernement vient de publier un décret qui, à son article 3, comporte plusieurs dispositions importantes pour l'instruction des inventaires de biodiversité qui sont réalisés pour l'évaluation environnementale des projets (cf. décret n° 2025-804 du 11 août 2025...
PFAS : décryptage du projet de décret relatif aux interdictions de mise sur le marché de certains produits contenant des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées
Le Gouvernement a ouvert une consultation du public - du 7 août 2025 au 5 septembre 2025 inclus - sur le projet de décret d’application de l’article 1 de la loi n° 2025-188 du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux substances...
Plastique et engins de pêche : mise en œuvre de la filière REP des engins de pêche contenant du plastique (décret n°2025-775 du 5 août 2025)
En réponse à la mise en demeure de la Commission européenne, le Gouvernement a publié le décret n°2025-775 du 5 août 2025 portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne en matière d'économie circulaire et relatif aux produits en plastique à...
« Loi Duplomb » : la nouvelle dérogation à l’interdiction des substances néonicotinoïdes est contraire au droit de chacun de vivre dans un environnement sain et équilibré (Conseil constitutionnel, 7 août 2025, Loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, n°2025-891 DC)
Par une décision du 7 août 2025, le Conseil constitutionnel a déclaré contraires à l'article 1er de la Charte de l'environnement - consacrant le droit de chacun de vivre dans un environnement sain et équilibré - les dispositions de l'article 2 de la loi "Duplomb" qui...
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : ce que prévoit le projet de décret relatif à la sixième période et actuellement soumis à la consultation du public
Le projet de décret relatif à la sixième période du dispositif des certificats d’économies d’énergie, laquelle débutera le 1er janvier 2026 et s’étendra jusqu’au 31 décembre 2030, est soumis à consultation du public du 21 juillet au 10 août 2025. Présentation. I. La...
Programmation pluriannuelle de l’énergie : le Gouvernement annonce un texte provisoire et un « décalage dans le temps des objectifs de production d’électricité à partir d’énergie renouvelable »
Par un communiqué de presse du 1er août 2025 (à lire ici : CP 01 08 2025 PPE 3), le Gouvernement a annoncé la publication prochaine "d'une feuille de route sur l’énergie pour les 10 ans à venir : la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE 3)". Une feuille de...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.