En bref
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Modification de l’arrêté tarifaire S21 : refonte majeure actée et à venir des conditions d’achat pour les installations sur toiture et ombrière inférieure ou égale à 500 kWc
Code minier : publication de l’arrêté du 3 avril 2025 soumettant les décisions d’octroi, d’extension ou de prolongation des concessions et permis exclusifs de recherches (PER) à évaluation environnementale
Déforestation importée : consultation publique sur un projet de règlement modifiant le règlement 2023/1115 (RDUE)
Site et sols pollués : précisions sur les parties qui ont un intérêt légitime à participer à l’opération d’expertise judiciaire (Cour d’appel de Riom)
Par un arrêt du 10 janvier 2018, la Cour d’appel de Riom a jugé qu’il n’existe pas de motif légitime à faire participer aux opérations d’expertise judiciaire en matière de site pollué un cessionnaire qui n’a pas poursuivi d’activité industrielle sur le site.
Dans cette affaire, une société exploitait depuis 1962 une activité soumise à autorisation au titre de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) sur un terrain dont elle était propriétaire. Le terrain a été vendu en 2006.
L’exploitant a ensuite été placé successivement en redressement puis en liquidation judiciaire en 2014 et 2015. Dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire, la société exploitante a été cédée.
Or, en 2016, à l’occasion d’une demande de permis d’aménager, une pollution des sols a été mise en évidence sur le terrain.
Le propriétaire a alors assigné entre autres l’ancien exploitant, son cessionnaire et le notaire instrumentaire devant le Tribunal de grande instance de Cusset, statuant en référé, pour obtenir au visa de l’article 145 du code de procédure civile l’organisation d’une expertise judiciaire pour rechercher l’origine de la pollution.
Le Président du Tribunal de grande instance de Cusset a fait droit à cette demande par une ordonnance du 21 juin 2017.
Saisie d’un appel interjeté par la société cessionnaire et d’un appel incident de la part du notaire instrumentaire, la Cour d’appel de Riom a rendu son arrêt le 10 janvier 2018.
La Cour d’appel de Riom juge ainsi :
– que dès lors que le cessionnaire a repris les actifs de la société exploitante après l’arrêt de l’exploitation industrielle sur le site litigieux, le propriétaire ne justifiait pas à son endroit d’intérêt légitime qui fonderait sa présence aux opérations d’expertise.
– qu’il n’appartient pas au juge des référés d’apprécier des éléments de faits, tels que la date du point de départ de l’action en responsabilité délictuelle susceptible d’être exercée par le propriétaire à l’encontre du notaire.
Par cet arrêt, la Cour d’appel de Riom rappelle que les mesures d’instruction – qui peuvent être longues et coûteuses – sont ordonnées sous réserve de la preuve d’un motif légitime mais aussi de la preuve que la prétention au soutien de laquelle la mesure est sollicitée ne doit pas être manifestement vouée à l’échec:
« En application des dispositions de l’article 145 du code de procédure civile, s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
Et, si ce texte n’impose pas au juge de caractériser l’existence d’un motif légitime au regard du ou des différents fondements juridiques de l’action que le demandeur d’une mesure d’instruction se propose d’engager, il n’en demeure pas moins que la prétention au soutien de laquelle la mesure est sollicitée ne doit pas être manifestement vouée à l’échec ou manifestement irrecevable ou mal fondée« .
La Cour procède donc au rejet de la demande d’expertise judiciaire à l’encontre du cessionnaire n’ayant jamais exercé d’activité industrielle sur le terrain pollué.
Il conviendra de rester attentif aux conséquences de cette mesure pour la solution du litige au fond.
Emilie Bertaina
Collaboratrice – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
économies d’énergie : le point sur les dernières évolutions réglementaires relatives aux certificats d’économies d’énergie (CEE) et MaPrimeRénov’
Les dispositifs des certificats d’économies d’énergie (CEE) et de MaPrimeRénov’ ont connu des modifications importantes avec la récente publication de plusieurs textes au Journal officiel, en sus des annonces du Gouvernement relatives à la suspension d’une partie du...
Programmation pluriannuelle de l’énergie : sur proposition du Gouvernement et du Rassemblement national, les députés affaiblissent de nouveau l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre
Depuis le 16 juin 2025, les députés examinent, en séance publique, la proposition de loi, adoptée par le Sénat, portant programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie (n°463). Ce 19 juin 2025, sur proposition du...
Programmation pluriannuelle de l’énergie : les députés votent un moratoire sur l’éolien et le solaire photovoltaïque
Depuis le 16 juin 2025, les députés examinent, en séance publique, la proposition de loi, adoptée par le Sénat, portant programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie (n°463). Un texte principalement marqué par le choix,...
Programmation pluriannuelle de l’énergie : les députés confirment la priorité donnée à l’énergie nucléaire, première des « énergies décarbonées »
Depuis le 16 juin 2025, les députés examinent, en séance publique, la proposition de loi, adoptée par le Sénat, portant programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie (n°463). Un texte principalement marqué par le choix,...
[communiqué] Port de Brétignolles-sur-Mer : l’association Agir pour Brétignolles présidée par Nicolas Ducos et assistée par Gossement Avocats obtient l’annulation du projet devant la cour administrative d’appel de Nantes
Par arrêt rendu ce 6 juin 2025 (n°23NT00045) la cour administrative d’appel de Nantes a annulé le plan local d’urbanisme de la commune de Bretignolles-sur-Mer, jugé que l’ensemble du secteur de la Normandelière constitue un espace remarquable et que la partie...
Programmation pluriannuelle de l’énergie : sénateurs et députés veulent passer des énergies renouvelables aux énergies décarbonées
A compter du 16 juin 2025, le députés examineront la proposition de loi, adoptée par le Sénat, portant programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie (n°463). Les députés débattront du texte adopté en commission des...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.