En bref
Solaire : publication du décret du 3 décembre 2024 précisant les caractéristiques des panneaux solaires photovoltaïques permettant le report de l‘obligation de solarisation de certains parkings
Hydroélectricité : modifications des modalités d’expérimentation du dispositif du médiateur
Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) : Modification des dispositions relatives à l’élaboration, la modification et la révision des SAGE
Déchets : Assouplissement des conditions pour la reprise des déchets de construction par les distributeurs
Urbanisme : l’absence d’indication de l’adresse de la mairie sur l’affichage du permis de construire n’est pas de nature à empêcher le départ du délai de recours des tiers (Conseil d’Etat)
Par une décision n°429357 du 16 octobre 2020, le Conseil d’Etat a précisé les conditions d’affichage du permis de construire sur le terrain d’assiette du projet.
Les conditions d’affichage du permis de construire sont établies par les dispositions du code de l’urbanisme (Cf. Articles R. 600-2, R. 424-15 et A. 424-16 du code de l’urbanisme).
Le délai de recours contentieux à l’encontre d’une autorisation d’urbanisme part pour les tiers à compter du premier jour d’un affichage continu de deux mois de la décision sur le terrain d’assiette du projet.
L’affichage doit répondre à des conditions précises, en particulier être visible depuis la voie publique, mentionner les éléments d’identification de l’autorisation d’urbanisme et les caractéristiques du projet, ou encore indiquer l’information sur les délais et voies de recours.
L’affichage doit également mentionner l’adresse de la mairie où le dossier peut être consulté (Cf. Article A. 424-16 du code de l’urbanisme).
Le non-respect d’une condition d’affichage de l’autorisation d’urbanisme peut avoir pour effet de faire obstacle au déclenchement du délai de recours des tiers. En revanche, l’erreur dans l’affichage de la décision d’urbanisme n’a pas d’incidence sur sa légalité.
Au sein de la décision du 16 octobre 2020, le Conseil d’Etat devait statuer sur les conséquences de l’omission de la mention de l’adresse de la mairie où le dossier du permis de construire litigieux pouvait être consulté.
Seule une erreur de nature à empêcher les tiers d’apprécier l’importance et la consistance du projet peut avoir pour effet d’empêcher le départ du délai de recours
Le Conseil d’Etat rappelle une jurisprudence constante.
L’affichage de l’autorisation d’urbanisme doit être complet et régulier au regard des dispositions du code de l’urbanisme.
Toutefois, si les mentions prévues par ce dernier sur l’affichage doivent, en principe, obligatoirement figurer sur le panneau d’affichage, ce n’est que si l’erreur ou l’omission est de nature à empêcher les tiers d’apprécier l’importance et la consistance du projet que le délai de recours ne se déclenche pas.
L’omission de l’adresse de la maire où consulter le dossier de l’autorisation n’a pas pour effet de nuire à l’affichage de l’autorisation d’urbanisme
La juridiction de première instance avait considéré que l’affichage de l’autorisation contestée était irrégulier, dans la mesure où il manquait la mention de l’adresse de la mairie où le dossier du permis de construire pouvait être consulté. La juridiction avait de plus relevé que cette erreur revêtait un caractère substantiel en raison de la taille de la commune et de la dispersion des services municipaux sur le territoire de la commune.
Le Conseil d’Etat n’a pas suivi cette appréciation. Il considère qu’en mentionnant le nom de la mairie, le panneau d’affichage renseignait les tiers sur l’administration à laquelle s’adresser, même si l’adresse de cette mairie n’y était pas inscrite.
De sorte que la méconnaissance de l’article A. 424-16 du code de l’urbanisme sur l’adresse de la mairie a donc été jugé comme n’étant pas de nature à affecter la régularité de l’affichage. Le délai de recours a été déclenché en dépit de cette omission.
Cette décision intervient jour pour jour une année à la suite d’une précédente, dans laquelle le Conseil d’Etat avait déjà jugé que l’erreur de mention relative à la superficie du terrain d’assiette figurant sur le panneau d’affichage d’un permis de construire n’est pas de nature à faire obstacle au déclenchement du délai de recours contentieux (Cf. CE, 16 octobre 2019, n°419756, notre commentaire ici).
La décision du 16 octobre 2020 interroge à nouveau sur l’existence et l’utilité d’une règle juridique dont le non-respect n’a pas d’incidence.
Florian Ferjoux
Avocat
Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
A69 : le Gouvernement peut-il faire échec à l’exécution du jugement du tribunal administratif de Toulouse au moyen d’une loi de validation ?
Plusieurs parlementaires ont annoncé qu'ils déposeraient une proposition de "loi de validation" pour faire échec à l'exécution du jugement par lequel, ce 27 février 2025, le tribunal administratif de Toulouse a annulé l’arrêté du 1er mars 2023 par lequel le préfet de...
Plastique à usage unique : un projet de décret qui ne changera rien à l’interdiction dans les cantines (et ailleurs)
Le Gouvernement organise, du 20 février au 14 mars 2025, une consultation publique sur un projet de décret portant modification de la définition des contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service mentionnée à l’article D.541-338 du code de...
Economie circulaire : consultation publique sur le projet d’arrêté relatif aux modulations des contributions financières en cas d’incorporation de plastiques recyclés
Le projet d’arrêté fixant les modulations applicables aux contributions financières versées par les producteurs lorsqu’ils incorporent des matières plastiques recyclées est en consultation publique jusqu’au 1er avril 2025. Parmi les points importants figurent...
Certificats d’économies d’énergie : le Gouvernement confirme l’organisation de la sixième période et un renforcement de la lutte contre la fraude (projet de PPE 3)
Le Gouvernement organise, du 7 mars au 5 avril 2025, une nouvelle consultation publique sur un nouveau projet de programmation pluriannuelle de l’énergie pour la période 2025-2035 (PPE3). Un projet de décret qui devrait donc être publié pour mettre en œuvre des...
Solaire / Dérogation espèces protégées : la présomption irréfragable de la raison impérative d’intérêt public majeur ne dispense pas de la preuve de l’absence de solution alternative satisfaisante (Tribunal administratif d’Orléans)
Par un jugement n°2402086 du 13 février 2025, le tribunal administratif d'Orléans a annulé l'arrêté par lequel un préfet a délivré, au porteur d'un projet de centrale solaire, une autorisation de déroger à l'interdiction de destruction d'espèces protégées. Ce jugement...
Solaire : une serre photovoltaïque constitue « un espace clos et couvert » dont le permis de construire est soumis à étude d’impact préalable, si elle a vocation à demeurer le plus souvent fermée et à faire obstacle au passage (Conseil d’Etat)
Par une décision n°487007 du 25 février 2025, le Conseil d'Etat a jugé qu'une serre photovoltaïque constitue "un espace clos et couvert" dont le permis de construire est soumis à étude d'impact préalable, si, eu égard à sa nature et à sa fonction, elle a vocation à...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.