En bref
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Modification de l’arrêté tarifaire S21 : refonte majeure actée et à venir des conditions d’achat pour les installations sur toiture et ombrière inférieure ou égale à 500 kWc
Code minier : publication de l’arrêté du 3 avril 2025 soumettant les décisions d’octroi, d’extension ou de prolongation des concessions et permis exclusifs de recherches (PER) à évaluation environnementale
Déforestation importée : consultation publique sur un projet de règlement modifiant le règlement 2023/1115 (RDUE)
Xynthia : l’absence de possibilité d’exécuter un permis d’aménager à la suite du classement du terrain en zone inconstructible n’engage pas nécessairement la responsabilité pour faute de l’Etat (Cour administrative d’appel de Bordeaux)
Par une décision du 7 juin 2018, n°16BX02869, la Cour administrative d’appel de Bordeaux s’est prononcée sur une demande indemnitaire formulée par le bénéficiaire d’un permis d’aménager qui ne pouvait plus mettre à exécution les travaux autorisés par cette décision, en raison de mesures prises à la suite de la tempête Xynthia. Le recours indemnitaire a été rejeté par la Cour. Présentation.
Le permis d’aménager, datant de 2009, portait sur un lotissement d’une cinquantaine de lots, pour la construction de logements à usage d’habitation.
L’exécution du permis d’aménager a été empêchée, à la suite de la tempête Xynthia, par la mise en application anticipée de dispositions d’inconstructibilité du projet de prévention des risques naturels de la commune d’implantation du projet d’aménagement. Le terrain a été classé en zone inconstructible.
Le bénéficiaire du permis d’aménager a alors formé un recours indemnitaire contre l’Etat.
En premier lieu, le requérant a fait valoir que l’Etat a commis une faute dès lors qu’il était dans l’obligation de prendre un plan de prévention des risques d’inondation.
Sur ce point, la Cour indique que des risques de submersion étaient déjà connus, même sans adoption d’un plan de prévention des risques d’inondation, et que, dans ces conditions, l’absence d’adoption de ce plan est sans lien avec les préjudices demandés.
En deuxième lieu, la Cour administrative d’appel de Bordeaux a rejeté l’argument du requérant selon lequel l’Etat aurait commis une faute dès lors qu’il n’aurait pas informé les collectivités en charge de la délivrance des autorisations d’urbanisme des risques de submersion marine relevés sur le littoral atlantique.
En troisième lieu, le requérant a soutenu que l’Etat aurait dû proposer le refus de la demande de permis d’aménager, par application des dispositions de l’article R. 111-2 du code de l’urbanisme.
Pour rappel, cet article prévoit qu’un projet peut être refusé s’il est de nature à porter atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique du fait de sa situation, de ses caractéristiques, de son importance ou de son implantation à proximité d’autres installations.
La Cour rejette l’argument, précisant qu’à la date de la délivrance du permis d’aménager, c’est-à-dire avant la survenance de la tempête Xynthia et avant le classement du terrain d’assiette en zone inconstructible, le préfet n’a pas méconnu cette disposition en ne proposant pas de refus à la demande.
En dernier lieu, la Cour rappelle que les carences de l’Etat dans l’exercice de son contrôle de légalité sur les actes des collectivités sont susceptibles d’engager sa responsabilité que si ces carences constituent une faute lourde.
Sur ce point, la Cour relève que :
« Selon les termes de l’arrêté du 6 mai 2009, le maire de la commune d’I… a autorisé la S… à aménager un lotissement (…), en indiquant notamment que le » terrain est situé dans une zone d’aléa moyen dans le cadre de l’élaboration du plan de prévention des risques naturels de l’estuaire de la Charente, tous les principes de précaution pour limiter les risques de submersion devront être pris « . A la date du permis en litige, aucun élément concernant les risques de submersion du littoral de la Charente-Maritime ne permettait de conclure au classement de cette parcelle en zone inconstructible avant le retour d’expérience consécutif à la tempête Xynthia. »
Compte tenu des éléments de droit et de fait au jour de l’autorisation d’urbanisme, le préfet n’a pas commis de faute lourde en ne faisant pas usage des pouvoirs résultant du déféré préfectoral.
Florian Ferjoux
Avocat – Cabinet Gossement Avocats
Référent du cabinet pour le droit de l’urbanisme
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
2 mai 2025 : conférence d’Arnaud Gossement à l’université de Lille sur « L’effet non-suspensif des recours en contentieux administratif, à l’aune de l’affaire de l’autoroute A69 »
Le vendredi 2 mai 2025 à 14h, Me Arnaud Gossement donnera, à l'université de Lille, une conférence intitulée : "Retour sur l'affaire de l'autoroute A69, l'effet non-suspensif de recours en contentieux administratif". Cette conférence sera animée par M. Pierre-Yves...
« Ne boudons pas les bonnes nouvelles » : nouvelle chronique d’Arnaud Gossement pour le journal La Croix
Arnaud Gossement est l’un des quatre experts membres du comité écologie du journal La Croix. Un comité mis en place pour accompagner la rédaction dans sa volonté de mieux traiter l’actualité des enjeux environnementaux. Dans ce cadre, Arnaud Gossement a publié ici une...
Transition énergétique : le Premier ministre confirme un changement de forme et de fond pour la prochaine feuille de route énergétique, qui sera adoptée par une loi
Ce lundi 28 avril 2025, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a procédé à une "déclaration sur la souveraineté énergétique de la France" qui a été suivie d'un débat sans vote, comme le prévoit l'article 50-1 de la Constitution. Un débat du même type sera...
Déchets – économie circulaire : une proposition de loi pour rendre visible l’éco-contribution sur les produits relevant du principe de la responsabilité élargie du producteur (REP)
Voici une mesure qui peut sembler technique mais qui est en réalité essentielle pour la protection de l'environnement et, plus précisément, pour la prévention et la gestion des déchets. Ce 17 avril 2025, M. Stéphane Delautrette et plusieurs autres députés du groupe...
Pollution de l’eau potable par les nitrates : la Commission européenne saisit la Cour de justice de l’Union européenne d’un recours contre la France (Affaire C-154/25)
Par un recours daté du 21 février 2025 et rendu public ce 22 avril 2025 (affaire C-154/25), la Commission européenne a demandé à la Cour de justice de l'Union européenne de constater que la France ne respecte toujours pas la directive (UE) 2020/2184 du Parlement...
Loup : article de Me Florian Ferjoux dans le « Journal du droit européen » sur la jurisprudence récente de la Cour de justice de l’Union européenne
Me Florian Ferjoux a procédé à une analyse des enjeux juridiques liés à la préservation du loup au regard de la directive Habitats dans son nouvel article intitulé : « Le loup : la protection des espèces dans la directive Habitats », publié au sein du Journal du droit...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.