En bref
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : arrêté du 7 avril 2025 modifiant l’arrêté du 4 septembre 2014
Modification de l’arrêté tarifaire S21 : refonte majeure actée et à venir des conditions d’achat pour les installations sur toiture et ombrière inférieure ou égale à 500 kWc
Code minier : publication de l’arrêté du 3 avril 2025 soumettant les décisions d’octroi, d’extension ou de prolongation des concessions et permis exclusifs de recherches (PER) à évaluation environnementale
Déforestation importée : consultation publique sur un projet de règlement modifiant le règlement 2023/1115 (RDUE)
Déchets du BTP : rejet du recours contre le décret du 10 mars 2016 en ce qu’il organise le régime de l’obligation de reprise par le distributeur (Conseil d’Etat)
Par arrêt n°399713 du 16 août 2018, le Conseil d’Etat a rejeté le recours tendant à l’annulation des dispositions du décret du 10 mars 2016 relatives au régime de l’obligation de reprise des déchets de construction par certains distributeurs.
Pour mémoire, la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte avait défini, à l’article L.541.10-9 du code de l’environnement, une obligation de reprise de certains déchets de construction par certains distributeurs.
L’article L.541-10-9 du code de l’environnement est désormais ainsi rédigé :
« A compter du 1er janvier 2017, tout distributeur de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels s’organise, en lien avec les pouvoirs publics et les collectivités compétentes, pour reprendre, sur ses sites de distribution ou à proximité de ceux-ci, les déchets issus des mêmes types de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels, qu’il vend. Un décret précise les modalités d’application du présent article, notamment la surface de l’unité de distribution à partir de laquelle les distributeurs sont concernés par cette disposition.«
Pour une étude détaillée de cette disposition, nous vous proposons la lecture de notre note publiée le 14 mars 2016.
Le Conseil d’Etat a été saisi d’un recours tendant à l’annulation des dispositions du décret n°2016-288 du 10 mars 2016 organisant le régime juridique de l’obligation de reprise des déchets de construction. Au soutien de sa demande d’annulation, la requérante avait déposé une question prioritaire de constitutionnalité. Elle a ainsi demandé au Conseil d’Etat que soit transmise, au Conseil constitutionnel, la question de la conformité à la Constitution des dispositions de l’article L. 541-10-9 du code de l’environnement.
Par une décision n°399713 du 17 octobre 2016, le Conseil d’Etat a transmis, au Conseil constitutionnel, cette question prioritaire de constitutionnalité relative à la conformité de l’article L. 541-10-9 du code de l’environnement aux droits et libertés garantis par la Constitution.
Par une décision n° 2016-605 QPC du 17 janvier 2017, le Conseil constitutionnel a décidé que l’article L.541-10-9 du code de l’environnement dans sa rédaction issue de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique est conforme à la Constitution.
Par arrêt n°399713 du 16 août 2018, le Conseil d’Etat a rejeté le recours formé devant lui.
La Haute juridiction a jugé que les dispositions entreprises ne portent atteinte, ni au principe d’égalité ni au principe de sécurité juridique. Sur ce point, l’arrêt précise :
« 11. Considérant, en cinquième lieu, que la disposition de l’article D. 543-289 selon laquelle tout distributeur concerné » organise la reprise des déchets » ne procède, en tout état de cause, d’aucune contradiction quant aux modalités d’organisation de la reprise qui serait constitutive d’une méconnaissance du principe de sécurité juridique ; que la référence faite aux codes » NACE » pour déterminer les catégories de distributeurs concernés ne révèle pas de difficulté d’interprétation qui serait constitutive d’une méconnaissance du principe de sécurité juridique ; que la date d’entrée en vigueur de l’obligation de reprise a été expressément fixée par le législateur au 1er janvier 2017, soit plus de seize mois après l’intervention de la loi et que le décret attaqué a été publié plus de huit mois avant cette échéance ; que, dans ces conditions, le moyen tiré de ce que le décret attaqué méconnaîtrait le principe de sécurité juridique ou le principe de confiance légitime, faute de comporter des dispositions transitoires, doit être écarté ; que, en tout état de cause, le décret attaqué n’a pas davantage méconnu le principe de sécurité juridique en n’ayant pas précisé les modalités selon lesquelles les distributeurs concernés s’organisent pour mettre en oeuvre l’obligation de reprise et en se bornant à définir les déchets en cause comme ceux » issus de l’utilisation des matériaux, produits et équipements de construction du même type que ceux vendus par l’unité de distribution » ; qu’enfin, le moyen tiré de ce que la disposition selon laquelle la reprise est réalisée » dans un rayon maximal de dix kilomètres » porterait atteinte à des situations contractuelles constituées, en méconnaissance du même principe, n’est pas assorti des précisions de nature à permettre d’en apprécier le bien-fondé ;«
La légalité du régime de l’obligation de reprise des déchets de construction par certains distributeurs n’est donc plus contestable. Toutefois, une concertation est en cours sur l’éventuelle création d’une filière de responsabilité élargie du producteur.
Arnaud Gossement
Avocat associé – Cabinet Gossement Avocats
Vous avez apprécié cet article ? Partagez le sur les réseaux sociaux :
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d’excellence :
droit de l’environnement, droit de l’énergie, droit de l’urbanisme, tant en droit public qu’en droit privé.
À lire également
[colloque] Médias et écologie : intervention d’Arnaud Gossement lors du colloque organisé au Sénat par l’association Quota climat, le 12 mai 2025
Me Arnaud Gossement interviendra lors de la première table ronde du colloque sur les médias et l'écologie, organisé au Sénat, ce lundi 12 mai, par l'association Quota climat. Pour en savoir plus, c'est ici.
Dérogation espèces protégées : la définition par la loi de l’obligation de dépôt d’une demande de dérogation est conforme à la Constitution (Conseil constitutionnel, 29 avril 2025, n°2025-879 DC)
Par une décision n°2025-879 DC du 29 avril 2025, le Conseil constitutionnel a, notamment, déclaré conforme à la Constitution l’article 23 de la loi "portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique, financière,...
2 mai 2025 : conférence d’Arnaud Gossement à l’université de Lille sur « L’effet non-suspensif des recours en contentieux administratif, à l’aune de l’affaire de l’autoroute A69 »
Le vendredi 2 mai 2025 à 14h, Me Arnaud Gossement donnera, à l'université de Lille, une conférence intitulée : "Retour sur l'affaire de l'autoroute A69, l'effet non-suspensif de recours en contentieux administratif". Cette conférence sera animée par M. Pierre-Yves...
« Ne boudons pas les bonnes nouvelles » : nouvelle chronique d’Arnaud Gossement pour le journal La Croix
Arnaud Gossement est l’un des quatre experts membres du comité écologie du journal La Croix. Un comité mis en place pour accompagner la rédaction dans sa volonté de mieux traiter l’actualité des enjeux environnementaux. Dans ce cadre, Arnaud Gossement a publié ici une...
Transition énergétique : le Premier ministre confirme un changement de forme et de fond pour la prochaine feuille de route énergétique, qui sera adoptée par une loi
Ce lundi 28 avril 2025, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a procédé à une "déclaration sur la souveraineté énergétique de la France" qui a été suivie d'un débat sans vote, comme le prévoit l'article 50-1 de la Constitution. Un débat du même type sera...
Déchets – économie circulaire : une proposition de loi pour rendre visible l’éco-contribution sur les produits relevant du principe de la responsabilité élargie du producteur (REP)
Voici une mesure qui peut sembler technique mais qui est en réalité essentielle pour la protection de l'environnement et, plus précisément, pour la prévention et la gestion des déchets. Ce 17 avril 2025, M. Stéphane Delautrette et plusieurs autres députés du groupe...
Découvrez le cabinet Gossement Avocats
Notre Cabinet
Notre valeur ajoutée :
outre une parfaite connaissance du droit, nous contribuons à son élaboration et anticipons en permanence ses évolutions.
Nos Compétences
Gossement Avocats est une référence dans ses domaines d'excellence :
droit de l'environnement, droit de l'énergie, droit de l'urbanisme, tant en droit public qu'en droit privé.
Contact
Le cabinet dispose de bureaux à Paris, Rennes et intervient partout en France.